La coupe rase, ou coupe à blanc, aurait des impacts divers sur la biodiversité. La brutalité avec laquelle s'effectue ce type d'opération ne laisse que très peu de temps à l'écosystème forestier pour s'adapter aux changements occasionnés : choc thermique, vent, luminosité. La faune du sol serait particulièrement touchée et de nombreux insectes très perturbés. Les terres mises à nu entraîneraient une certaine érosion du sol, déjà fortement compacté par les machines utilisées pour ce genre de travaux.
La coupe rase est également mal vue de la population, en particulier par les habitants proches des zones forestières. En effet, le paysage se trouve totalement transformé après une intervention sur plusieurs hectares, passant d'une forêt à un champ où il ne reste plus que quelques débris de bois, des souches coupées et souvent des ornières que les véhicules lourds ont façonnées.
Mais d'autres méthodes sylvicoles existent, dont certaines sont expérimentées. C'est le cas sur une parcelle de la forêt domaniale du pic Saint-Loup (Hérault), gérée par l'ONF. Voir le reportage vidéo.
Un suivi de terrain durant quinze ans
Conservation de corridors écologiques, d'arbres patrimoniaux, d'arbustes de sous-bois, de bois mort au sol, de quelques souches hautes, de murets et de tas de pierre… Ce projet atypique doit être analysé sur le long terme pour évaluer les intérêts écologiques de cet itinéraire sylvicole. Des inventaires forestiers et faunistiques ont été réalisés avant les travaux et des suivis seront effectués durant une quinzaine d'années. Les coûts vont aussi être évalués, mais on peut déjà dire qu'ils seront nettement supérieurs à ceux d'une coupe rase. À voir dans quelles conditions cette méthode alternative trouvera sa place.
Cette expérimentation intègre le projet Ceres, qui réunit des gestionnaires d'espaces naturels, des laboratoires de recherche et des structures techniques. Il rassemble trois pays, la France, l'Espagne et le Portugal. Un projet qui entend notamment développer des connaissances sur la connectivité des écosystèmes, avec un budget de 1,2 million d'euros sur trois ans, cofinancé à hauteur de 75 % par le Fonds européen de développement régional (Feder).