Le futur règlement pour la réutilisation des eaux usées traitées (Reut) a été validé par le Parlement européen (1) . Comme prévu, les eurodéputés ont validé la dernière version négociée avec le Conseil en avril dernier.
La nouvelle législation définit, pour la première fois, des exigences de qualité minimales au niveau européen pour l'eau recyclée, c'est-à-dire les eaux usées urbaines traitées en station d'épuration, afin qu'elle puisse être utilisée pour l'irrigation agricole de manière sûre. Cette réutilisation permettra de faire baisser l'utilisation des nappes phréatiques et les eaux de surface. « Nous pourrions potentiellement réutiliser 6,6 milliards de m3 d'eau d'ici 2025, contre 1,1 milliard chaque année actuellement. Cela nécessiterait un investissement de moins de 700 millions d'euros et nous permettrait de réutiliser plus de la moitié du volume d'eau actuel des stations de traitement des eaux usées théoriquement disponible pour l'irrigation, en épargnant plus de 5 % d'extraction direct des masses d'eau et des nappes phréatiques », a précisé la députée en charge du dossier, Simona Bonafé (S&D, IT).
Dans les grandes lignes, le règlement fixe des seuils de qualité exigés pour les eaux traitées qui vont être réutilisées en fonction des usages classés A, B, C, D. Contrairement au cadre français actuel, ces niveaux de qualité ne sont pas assortis de contraintes de distances, liées à la nature du sol par exemple, ou à la vitesse du vent. En revanche, l'hygiénisation devrait être plus importante que les actuelles exigences nationales. Ainsi, la catégorie A d'eau usée traitée française, correspondrait à un niveau C dans le projet de règlement européen.
Les mesures adoptées entreront en vigueur au 20e jour suivant leur publication au Journal officiel de l'UE et s'appliqueront trois ans après leur entrée en vigueur, soit courant 2023.