Ce vendredi 29 juin 2012, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, retire l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR, comme
"Le titulaire de l'autorisation de mise sur le marché de la préparation Cruiser OSR disposait d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations sur l'intention du ministre de retirer cette AMM", rappelle le ministère, ajoutant que "les observations transmises le 15 juin par le détenteur de l'AMM ne sont pas de nature à remettre en cause les éléments ayant conduit à envisager son retrait".
En conséquence, "l'exposition des abeilles au travers des résidus de thiametoxam, substance active de ce produit, dans le nectar de colza, à la dose sublétale ayant des effets néfastes sur le retour à la ruche des abeilles butineuses, ne peut être exclue", estiment les services ministériels.
Lettre ouverte à Syngenta
Pour l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) cette annonce "est une très bonne nouvelle pour l'apiculture française".
Par ailleurs, l'Unaf saisit l'occasion pour adresser une lettre ouverte à Denis Tardit, le président de Syngenta France qui commercialise le Cruiser OSR. Indiquant "[avoir] pris connaissance des différentes communications de Syngenta [et notamment des communiqués de presse] faisant suite à l'annonce par le Ministre de l'agriculture de son intention d'interdire le Cruiser OSR l'Unaf [souhaite] porter à [sa] connaissance certains éléments, et par la même occasion, en informer le public". La lettre revient en particulier sur les controverses relatives aux doses d'exposition des abeilles.
Syngenta attaque en référé
Interrogé par l'AFP, un représentant du groupe Syngenta indique que l'entreprise "[attaque] en référé suspension devant le tribunal administratif la décision du ministre de l'Agriculture".
"Il n'y a pas d'alternative au Cruiser OSR", estime le porte-parole ajoutant que "désormais les agriculteurs vont devoir reprendre les pulvérisations dans les champs, alors que le pesticide était jusqu'ici enrobé autour des semences". Par ailleurs, Syngenta évalue à 72 millions d'euros, le manque à gagner pour les semenciers français.