A l'occasion de cette annonce, plusieurs acteurs du Grenelle de l'environnement ont publié une tribune dans le journal Le Monde dans laquelle ils font part de leurs attentes et de leurs inquiétudes : pour nous, il n'y a pas d'alternative, si les 268 mesures adoptées fin octobre 2007 ne sont pas mises en œuvre résolument, si ce signal pour une profonde mutation n'est pas envoyé, vite, force sera alors de constater que nous aurons consenti à perpétuer les erreurs du passé, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses, expliquent-ils. Les représentants des collectivités, syndicats, employeurs et ONG sont unanimes : nous ne nous situerons pas à hauteur des enjeux en agissant à la marge, par des adaptations sectorielles et ponctuelles. Il faut anticiper sur une autre logique et c'est bien l'esprit des négociations du Grenelle.
À travers cette tribune, les auteurs font part d'un sentiment d'enlisement et d'essoufflement de la dynamique. Même s'ils reconnaissent que l'administration a sa feuille de route et qu'elle travaille à rendre opérationnelles la plupart des mesures décidées, ils craignent les tentations de retour en arrière (qui) s'expriment ici et là, les pressions (qui) s'accumulent et estiment que des questions essentielles comme celle des financements ne sont toujours pas abordées.
Les acteurs du Grenelle appellent donc les parlementaires à avoir le courage de donner une suite à l'élan impulsé par le Grenelle : les députés et les sénateurs sont, à leur tour, placés devant leurs responsabilités. Elles sont immenses. Nous attendons d'eux qu'ils encouragent et renforcent le mouvement vers l'absolue nécessité du changement de société que le Grenelle de l'environnement préconise.
Face à ces craintes, Jean-Louis Borloo se veut confiant : je comprends l'inquiétude et je la prends pour un soutien à l'action du gouvernement, a-t-il déclaré. Concernant les financements des mesures du Grenelle, le ministre entend rassurer les auteurs de la tribune en précisant que tout a été prévu dans les textes. Le ministre a en complément exprimé son soutien au Parlement : j'ai une totale confiance en nos institutions.
Cette confiance va très vite être mise à l'épreuve puisque la loi sur les organismes génétiquement modifiés, sujet à l'origine de vifs débats lors du Grenelle de l'environnement, sera débattue à partir du 1er avril prochain.