Les personnes allergiques sont loin d'en avoir fini avec les désagréments liés aux pollens et aux moisissures. Publié par l'Association des pollinariums sentinelles de France (APSF), la Fédération Atmo France et le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), le rapport de surveillance de ces deux types de substance dans l'air ambiant montre que le changement climatique favorise leur production, en nette augmentation en 2022. Cyprès, aulnes, noisetiers, frênes, graminées ou ambroisie : la hausse des températures et de l'ensoleillement favorise l'émission et la dispersion de leurs pollens, tout en allongeant leur saisonnalité.
Résultat : leur quantité, mesurée par les capteurs, est aujourd'hui au plus haut, en France, par rapport aux données recueillies durant plus de quinze ans. Si les concentrations du pollen d'ambroisie dans l'air décroissent autour de la Méditerranée et en Occitanie, en raison des sècheresses notamment, elles continuent globalement d'augmenter sur le territoire national, notamment en Nouvelle-Aquitaine et dans certaines zones d'Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre-Val de Loire et de Bourgogne-Franche-Comté.
L'index annuel moyen des spores de Cladosporium et d'Alternaria, moisissures les plus allergisantes, est lui aussi à pleine croissance. Leurs quantités, mesurées tout au long de l'été et de l'automne, sont caractéristiques d'un temps variable, alternant des périodes ensoleillées et sèches et des périodes orageuses et pluvieuses, indique le rapport. Ces spores peuvent ensuite se retrouver à l'intérieur des locaux tertiaires et industriels. Aujourd'hui, selon l'Anses, une personne sur quatre est confrontée à des troubles d'allergie respiratoire. Une situation d'autant plus délicate que la pollution de l'air contribue à aggraver leurs manifestations asthmatiques d'origine allergique pollinique.