Ce mardi 29 octobre, des militants de l'ONG Greenpeace ont bloqué l'entrée de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) mise en service, en juillet dernier, par le groupe pétrolier Total. L'énergéticien prévoit d'importer jusqu'à 300 000 tonnes d'huile de palme chaque année pour alimenter sa raffinerie afin de produire des biocarburants. Total s'est engagé à s'approvisionner en huile de palme « durable et certifiée ». Or, Greenpeace publie ce mardi un rapport (1) qui « démontre que ses approvisionnements en huile de palme indonésienne ne présentent pas les garanties de non-déforestation requises ». L'huile de palme utilisée « est très loin d'être garantie 100 % durable, comme l'affirme pourtant le pétrolier », dénonce l'ONG.
Pour rappel, l'arrêté d'autorisation du site oblige Total à utiliser des huiles de palme brutes répondant aux critères de durabilité fixés par la Commission européenne. Total s'est engagé à promouvoir la certification internationale carbone et durabilité (ISCC) ou toute autre certification équivalente reconnue par la Commission. Le groupe a aussi assuré du respect par l'ensemble de sa chaîne logistique de ces critères et en particulier que l'approvisionnement soit issu de producteurs certifiés RSPO (Table ronde sur l'huile de palme durable). Mais dans son rapport, Greenpeace accuse Total de « communiquer abusivement sur une soi-disant traçabilité de ses approvisionnements, à partir d'un nombre limité de plantations et moulins certifiés ISCC, alors que l'huile issue de ces sites est mélangée à d'autres huiles provenant d'autres plantations non documentées ».
Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne forêt et climat chez Greenpeace France : « Total n'est pas en mesure aujourd'hui de garantir que les huiles utilisées sur le site de La Mède ne contribuent pas à la déforestation. Le président français ne peut pas prétendre protéger les forêts et laisser son pays importer des matières premières qui ravagent des forêts tropicales ».