En 2019, 11,9 % des Français, soit 3,5 millions de ménages, ont été en situation de précarité énergétique, c'est-à-dire ont consacré plus de 8 % de leurs revenus aux factures énergétiques de leur logement, selon les derniers chiffres publiés le 14 janvier par l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). « Cet indicateur est en léger recul mais ne préjuge pas de la situation des plus pauvres », explique l'observatoire qui réunit près de 30 partenaires, parmi lesquels l'Agence de la transition écologique (Ademe), l'Agence nationale de l'habitat (Anah), Amorce, le Réseau pour la transition énergétique (Cler), la Fondation Abbé Pierre, ou encore EDF, Engie et Total.
L'ONPE estime que cette amélioration ne pourrait être que passagère : « la précarité énergétique risque de s'intensifier en 2020 et 2021, avec des difficultés plus importantes en période de confinement pour les ménages précaires », anticipe-t-il.
Pour évaluer la précarité, l'ONPE s'appuie sur deux indicateurs : un indicateur économique basé sur le taux d'effort énergétique et un indicateur basé sur le ressenti du froid.
Le taux d'effort énergétique, estimé par le ministère de la Transition écologique, « baisse légèrement en 2019 après une hausse en 2018 (12,1 % en 2018) », note l'ONPE. Cette baisse est liée, notamment, à des températures hivernales relativement douces, comme l'année précédente. L'observatoire ajoute que « l'amélioration sensible des performances d'une partie des logements et des équipements de chauffage participe à cette légère inflexion ».
Quant au ressenti du froid, l'ONPE signale que « 14 % des Français déclarent avoir souffert du froid au cours de l'hiver 2019, pendant au moins 24 heures », un chiffre en hausse par rapport à l'année précédente. La mauvaise isolation thermique des logements est en cause pour quatre ménages concernés sur dix.