Mais considérant le trop peu d'empressement des pouvoirs publics et des professionnels pour réduire cette pollution, c'est au tour de l'UFC-Que Choisir de remonter une nouvelle fois au créneau. Après avoir alerté sur les désodorisants d'intérieur l'année passée, l'association de défense de consommateur pointe cette fois l'impact des moquettes sur la qualité de l'air intérieur. Notre dernière enquête montre que sur les huit moquettes encollées que nous avons testées, cinq restituent du formaldéhyde, du toluène et des éthers de glycol. Le maximum d'émission de composés organiques volatils (COV) relevé à 28 jours est de 3200 μg/m3, soit une valeur très supérieure au seuil de confort de 200 μg/m3 indique l'association dans un communiqué.
Pour l'UFC-Que choisir, les mesures actuelles sont insuffisantes. Et de rappeller que REACH ne concerne qu'une substance chimique sur trois, que sa mise en œuvre s'étalera sur dix ans et qu'en plus les autorités européennes ne peuvent pas obliger la substitution de substances dangereuses. Par ailleurs, si les sénateurs ont positivement amendé le projet de loi d'orientation Grenelle 1 en prenant des mesures d'interdiction ou d'étiquetage pour les matériaux de construction et de décoration l'association rappelle que la plupart des produits de grande consommation ne sont pas encore concernés et interpelle de fait le ministère de l'Environnement pour que de nouvelles mesures soient intégrées au sein du texte Grenelle 2 qui sera discuté par les parlementaires à la rentrée.
Sachant que nous passons 70 à 90 % de notre temps dans des habitations, des bureaux, à l'école, voire dans les transports, l'UFC-Que Choisir demande l'interdiction dans les produits de consommation, de décoration et de construction, de toutes les substances reconnues comme dangereuses, la réalisation obligatoire de tests d'émission par les professionnels, un étiquetage sur la composition et les substances émises par les produits, afin de permettre aux consommateurs de sélectionner les produits les moins nocifs et enfin, l'incitation à installer des systèmes de ventilation à double flux dans tous les logements par des aides financières telles que le crédit d'impôt et prêt à taux zéro, pour les logements anciens.