A l'occasion de la journée mondiale des océans, et alors que se déroule depuis le 5 juin la conférence de l'ONU pour une gestion durable des océans, l'association WWF publie les premiers résultats d'une étude qui alerte sur la pollution plastique en Méditerranée.
Les phtalates, ''composés chimiques présents dans les matières plastiques'', contaminent les mammifères marins, en particulier, ''les rorquais communs, les cachalots et les globicéphales noirs'', souligne WWF. Pour tirer ces conclusions, l'ONG a réalisé des biopsies ''sur près de 90 cétacés dans le sanctuaire Pelagos'', avec l'aide de l'Université Aix-Marseille.
Une forte concentration en DEHP
''Couramment utilisés pour assouplir les matières plastiques, notamment le polychlorure de vinyle (PVC), les phtalates sont partout'', prévient WWF dans un communiqué. Certains sont même reconnus comme perturbateurs endocriniens, comme le DEHP, l'un des phtalates les plus toxiques. Or, la concentration en DEHP chez ces mammifères marins est particulièrement élevée selon les résultats de cette étude. ''Le rorqual présente une concentration en DEHP de 799 µg/kg, le cachalot de 631 µg/kg et le globicéphale noir de 739 µg/kg'', détaille l'ONG. A noter que la concentration est jugée élevée pour une source alimentaire, à partir de 300 µg/kg.
''Près de 269.000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5.000 milliards de particules flottent sur les océans. L'étude pilote du WWF confirme une nouvelle fois l'intensité de cette pollution en Méditerranée, là où la densité de micro-plastiques est parmi les plus élevées au monde et touche l'ensemble des espèces, jusqu'aux cétacés du grand large'', explique Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
L'ONG rappelle également à l'occasion de la journée mondiale des océans, les dégâts causés par les collisions entre cétacés et navires. L'adoption d'un dispositif anti-collision ''pour tous les navires de plus de 24 mètres ayant circulé plus de dix fois dans les zones protégées Pelagos (Méditerranée) et Agoa (Antilles)'', sera effective à partir du 1er juillet 2017, dans le cadre de la loi sur la biodiversité.