Dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le climat (COP 24) à Katowice (Pologne), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a présenté, ce 5 décembre, son dernier rapport (1) sur l'impact du changement climatique sur la santé.
L'OMS appelle les 196 pays réunis à la COP 24 à mettre en œuvre l'accord de Paris sur le climat. La réalisation des objectifs de l'accord de Paris "pourrait sauver environ un million de vies par an d'ici 2050 grâce à la seule réduction de la pollution de l'air", estime l'OMS. L'exposition à la pollution atmosphérique provoque chaque année 7 millions de décès dans le monde et coûte plus de 5.000 milliards de dollars US "en pertes de bien-être dans le monde". Dans les 15 pays qui émettent le plus d'émissions de gaz à effet de serre, les impacts de la pollution atmosphérique sur la santé "pèseraient plus de 4 % de leur PIB", ajoute l'OMS. Les actions visant à atteindre les objectifs de l'accord de Paris coûteraient environ 1 % du PIB mondial.
"L'accord de Paris est potentiellement l'accord le plus robuste sur la santé de ce siècle", a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS. "Les preuves montrent clairement que le changement climatique a déjà de graves conséquences sur la vie et la santé des personnes", souligne-t-il. "Il menace les éléments essentiels dont nous avons tous besoin pour rester en bonne santé - air pur, eau potable, approvisionnement en aliments nutritifs et abris sûrs - et compromettra des décennies de progrès en matière de santé mondiale. Nous ne pouvons pas nous permettre de retarder l'action plus longtemps", prévient-il.
Le rapport de l'OMS appelle les pays à prendre en compte la santé dans toutes les analyses coûts-avantages de l'atténuation du changement climatique. Il recommande aux Etats de recourir à des incitations fiscales comme "la tarification du carbone et les subventions énergétiques pour inciter les secteurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques." L'OMS demande d'accélérer les investissements dédiés aux systèmes de santé "résilients" en particulier dans les pays les plus vulnérables, tels que les petits Etats insulaires en développement. L'Organisation onusienne plaide aussi pour des systèmes d'alerte "améliorés des épidémies de maladies infectieuses liées aux événements météorologiques extrêmes".