Pour atteindre ces objectifs, le Royaume-Uni mise entre autres sur la biomasse afin de substituer une part des carburants fossiles utilisés par le pays. Selon une étude prospective concernant les ressources naturelles, le Royaume-Uni dispose actuellement de 2,8 millions d'hectares de forets et de 18,5 millions d'hectares de terres agricoles. Parmi celles-ci, près d'un tiers est cultivé à des fins alimentaires et moins d'1% est dédié aux cultures énergétiques. En parallèle, le gouvernement cherche à augmenter l'utilisation des déchets organiques : environ 25 millions de tonnes de déchets municipaux sont rejetés au Royaume-Uni, comprenant 4,5 millions de tonnes de déchets « verts » issus des jardins, 4,5 millions de tonnes de déchets de papier et 4,5 millions de tonnes de déchets alimentaires fermentescibles. Or, rien que la méthanisation de la totalité des déchets alimentaires pourrait permettre la production de plus de 500 voire 700 GWh/an d'électricité, soit suffisamment pour subvenir aux besoins de 164.000 foyers.
Convaincu de son potentiel, le Royaume-Uni a donc mis en place une stratégie dédiée à la biomasse qui a été présentée en mai 2007. Les objectifs affichés sont d'étendre la production et l'utilisation de cette source d'énergie, de faciliter le développement compétitif des marchés, de promouvoir l'innovation dans le secteur des technologies pauvres en carbone tout en contribuant à la santé des écosystèmes afin de se tourner progressivement vers une « bio-économie ». La culture de plantes énergétiques sera ainsi dynamisée par une augmentation des surfaces cultivées à hauteur de 125.000 ha d'ici à 2010 et 350.000 ha d'ici à 2020. La production de carburants sera soumise dès avril 2008 à des objectifs d'incorporation de biocarburants : 2,5% en 2008, 3,75% en 2009 et 5% d'ici 2010 comme le préconise l'Union européenne.
Le gouvernement espère également augmenter la consommation de chaleur issue de sources renouvelables qui s'élève actuellement à 1% de la chaleur totale consommée dans le Royaume-Uni. Différents programmes pour accélérer son utilisation par le public sont mis en place : taxe sur les consommateurs d'énergie non renouvelable, réduction des taxes d'habitation pour les particuliers qui utilisent des sources renouvelables, etc. Des subventions sont également versées lors de la création d'infrastructures spécifiques à la distribution de combustibles ou à la production d'énergie à partir de biomasse.
Le pays vient d'autoriser la construction au Pays de Galles d'une centrale électrique à base de biomasse. Alimentée par des copeaux de bois provenant de forêts gérées aux Etats-Unis et au Canada, cette centrale devrait produire 350 MW chaque année. Ce sera la plus importante usine à biomasse du monde, générant suffisamment d'énergie propre pour alimenter la moitié des foyers au Pays de Galles, a déclaré John Hutton, secrétaire d'Etat britannique à l'Energie. L'usine devrait être achevée en 2010 et contribuera à hauteur de 70% aux objectifs du Pays de Galle en matière d'énergie renouvelable à cet horizon.
Le gouvernement britannique a également prévu d'augmenter le budget alloué à la recherche sur cette thématique de près de 10 millions d'euros en 2007/2008. Trois grands programmes de recherche sont actuellement en cours. Le consortium SUPERGEN par exemple travaille depuis 2003 sur la conversion thermochimique de la biomasse particulièrement des cultures énergétiques telles que le saule ou le Miscanthus. Le consortium TSEC-Biosys se penche quant à lui sur les scénarii possibles de développement du secteur de la biomasse et étudie plus spécifiquement l'intérêt et la contribution potentielle de la biomasse aux objectifs environnementaux britanniques. Enfin, le programme RELU (Rural Economy ad Land Use) prévu jusqu'en 2009 cherche à informer le public et le gouvernement des choix existant quant à la gestion des zones rurales. Il étudie divers aspects de la gestion des terres comme la digestion anaérobie des déchets fermiers ou encore l'impact de la surexploitation des terres par les cultures énergétiques.