Dans un communiqué du 24 juillet, plusieurs associations, dont France nature environnement (FNE), les Amis de la Terre, WWF ou Réseau agriculture durable dénoncent l'insuffisance des arbitrages français relatifs à la mise en œuvre du verdissement de la Politique agricole commune (PAC). Ces arbitrages doivent être présentés à la Commission européenne d'ici le 1er août.
Le ministère de l'Agriculture a cédé "aux lobbys agroindustriels", selon les associations de protection de l'environnement. Pourtant, ces dernières avaient participé de manière inédite à la réforme de la PAC, le ministre de l'Agriculture ayant même déclaré que celles-ci avaient véritablement pesé dans le débat.
Ainsi, les associations pointent un "verdissement de façade". Alors qu'au niveau européen, "30% des aides directes aux agriculteurs sont désormais liés à des pratiques environnementales et climatiques", les Etats membres avaient une marge de manœuvre importante, ce qui a conduit à tirer ce verdissement vers le bas, expliquent les acteurs associatifs.
"Moins de prairies, moins de haies, et plus de CO2 dans nos campagnes"
Ces pratiques environnementales consistent notamment en la diversification des cultures, le maintien des prairies permanentes et la mise en place de 5% de surface d'intérêt écologique sur l'exploitation agricole, liste le communiqué. Or, "la France a déjà demandé à la Commission européenne d'exonérer la monoculture de maïs" de l'obligation de diversification des cultures, insistent les acteurs associatifs.
De plus, les associations invoquent le déclin inquiétant en France des prairies permanentes. Or, le "retournement annoncé des prairies permanentes au profit des céréales ne fera que relâcher plus de CO2 dans l'atmosphère", explique le communiqué. En effet, ces prairies sont des vecteurs de biodiversité et de qualité des eaux, mais aussi de lutte contre le changement climatique, rappellent les associations.
Les surfaces d'intérêt écologique exposées aux pesticides
Enfin, la France détourne les surfaces d'intérêt écologique de leur but, selon les associations. Ces espaces doivent être consacrés à la plantation de haies, de bosquets ou à la formation de mares constituant des habitats pour les oiseaux et les insectes. Ceux-ci luttent contre les parasites de culture, rapporte le communiqué. "Au lieu de cela, la France permettra que ces espaces soient réservés à des cultures qui recevront des engrais chimiques et des pesticides évidemment destructeurs de la biodiversité", s'irritent les associations.