L'agriculture est un secteur qui utilise des quantités non négligeables de plastique. Le gisement annuel est estimé à 116 000 tonnes. On y trouve des films de serre, des bâches d'ensilage, de l'enrubannage, des films de paillage, des filets, des ficelles, des big bags, des bidons… Que ce soit en agriculture conventionnelle ou en bio, la problématique est la même. Toutefois, sous la coordination d'Adivalor, l'éco-organisme chargé de la collecte et du traitement des déchets de l'agrofourniture, une organisation sur mesure et efficace a été mise en place.
En premier lieu, les agriculteurs ont des consignes pour trier leurs déchets. Puis, deux fois par an, pendant une semaine, une collecte est organisée à l'échelle locale, dans 8 000 points d'apport mis à disposition par 1 200 opérateurs de collecte, des coopératives et négociants agricoles. Voir le reportage vidéo réalisé en Maine-et-Loire.
À la clé, une massification des quantités de plastique sur des sites locaux avant leur envoi plus loin, vers les usines de recyclage.
Selon les chiffres d'Adivalor, 73 % des quantités mises sur le marché sont collectées, soit 85 000 tonnes. Mais le meilleur résultat, c'est que 90 % des plastiques collectés sont recyclés. En effet, le tri à la source permet d'obtenir une bonne qualité de la matière, car chaque type de plastique présente des caractéristiques particulières. Par exemple, les films et gaines souples sont en polyéthylène basse densité (PEBD), les sacs tissés pour les fertilisants et les ficelles sont en polypropylène (PP), les barils de pesticides et détergents en polyéthylène basse densité (PEHD)… D'où l'importance du tri pour pouvoir recycler la matière.
Toutefois, seulement 57 % des quantités collectées sont recyclées sur le territoire français, le reste partant dans d'autres pays d'Europe. C'est pourquoi Adivalor et ses actionnaires ont lancé un programme de création de quatre unités de recyclage en France, pour les films de paillage, les filets, les grands récipients vracs et les films agricoles étirables usagés. Ces projets devraient permettre de recycler 40 000 tonnes d'emballages supplémentaires.
Cependant, la filière du plastique recyclé a souffert ces derniers temps, notamment en 2019, en raison de la baisse du prix du pétrole, qui a entraîné celle du prix des matières vierges. Et, en 2020, avec l'effondrement de la demande due à la crise sanitaire, le plastique recyclé est devenu peu compétitif.
Néanmoins, l'industrie du plastique recyclé peut dorénavant compter sur la loi Agec. Celle-ci prévoit que la mise sur le marché de certaines catégories de produits et matériaux peut être conditionnée à l'incorporation d'un taux minimal de matière recyclée. Ce qui laisse à penser que le plastique recyclé devrait connaître un véritable essor dans les années à venir, avec, de surcroît, le développement d'une industrie basée en France.