L'UFC-Que Choisir porte plainte auprès du procureur de la République contre Nintendo pour obsolescence programmée, a annoncé l'association de défense des consommateurs, mardi 22 septembre. En cause ? Les dysfonctionnements affectant les manettes de la console Switch.
« La société [vend] des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d'utilisation, en connaissance de cause », explique l'UFC-Que Choisir, estimant que l'entreprise « s'adonne à des pratiques d'obsolescence programmée ».
« Après la dénonciation (…) des dysfonctionnements affectant les manettes Switch en novembre dernier, plus de 5 000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48h », explique l'association. À chaque fois, les manettes (appelées Joy-Con) souffrent du même problème : des mouvements fantômes inopinés qui empêchent les joueurs d'utiliser correctement leur console. Le phénomène a pris une telle ampleur depuis trois ans qu'il s'est vu affubler d'un nom, le « Joy-Con Drift ». Le PDG de Nintendo a d'ailleurs dû présenter des excuses en juillet.
Pas de modification des composants en cause
L'UFC-Que Choisir explique que 65 % des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d'un an après l'achat des manettes et cela, quel que soit le profil ou l'âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. Pour un quart des victimes, la panne est intervenue moins de six mois après l'achat de la console.
Deux causes sont pointées du doigt : une usure prématurée des circuits imprimés et un défaut d'étanchéité qui entraîne « une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick ». Une expertise menée sur des manettes défectueuses a montré que Nintendo a modifié ses manettes il y a quelques mois, sans toutefois modifier les composants à l'origine de la panne. « Alors que Nintendo était informé de ce dysfonctionnement, le géant nippon a choisi de ne pas intervenir sur les composants sujets à cette panne », critique l'association.