En préambule, l'Afsset souligne que le contrôle sanitaire et la maîtrise de la qualité de l'air, l'entretien des sols et des surfaces dans les piscines ne font pas l'objet de dispositions réglementaires. L'encadrement et le suivi sanitaire de ces établissements nécessitent une révision de la réglementation au regard de l'évolution des pratiques aquatiques et des nouvelles connaissances en matière de risques physico-chimiques et microbiologiques.
Concernant la réglementation actuelle, l'étude constate ''un bon taux de conformité'', notamment en matière de qualité microbiologique. Malgré tout, les risques liés aux microorganismes (mycose, verrues, diarrhées…) ne sont pas écartés.
''Le risque prépondérant dans les piscines réglementées françaises concerne le risque chimique : les produits de désinfection de l'eau (chlore, brome, ozone....) se recombinent avec la matière organique apportée dans l'eau par les baigneurs et forment des sous-produits qui sont des contaminants chimiques nocifs, comme les trichloramines ou le chloroforme. Ces composés peuvent atteindre des taux capables d'entraîner des troubles respiratoires (asthme, bronchites...), cutanés (eczéma) et oculaires chez les personnes qui fréquentent les piscines à commencer par les plus réguliers d'entre eux (nageurs sportifs, maitres nageurs, personnels d'entretien et d'accueil). Mais ces risques touchent également les très jeunes enfants dont les systèmes respiratoire et immunitaire sont encore en développement'', note l'Afsset.
L'agence recommande donc un ''net renforcement de l'hygiène corporelle, pour réduire l'apport de matière organique et de pathogènes''. Respect des mesures habituelles (douches savonnées, port de bonnet de bain, propreté…) et agencement des locaux sont ainsi préconisés.
Outre de recommander l'instauration d'un suivi de la qualité de l'air des piscines, l'Afsset demande le classement des piscines couvertes dans la catégorie des ''bâtiments à pollution spécifique'', ce qui entraînerait l'obligation de maintenir un débit minimum d'air neuf (60 m3 par heure et par occupant), notamment pour préserver la santé des travailleurs. Elle recommande également un suivi médical renforcé des travailleurs en plus de l'évaluation des risques sanitaires.
Pour améliorer la qualité de l'eau, l'Afsset recommande la mise en place d'une coagulation avant la filtration, le suivi de paramètres nouveaux (turbidité, carbone organique total) et la mise à jour des paramètres de contrôle de la désinfection (suivi de la bactérie E-coli…) pour réduire la quantité de matière organique présente.
Pour diminuer sensiblement la concentration en désinfectants dans l'eau (jusqu'aux niveaux de la réglementation allemande, soit 0,3 à 0,6 mg/L pour le chlore) et faire chuter les taux de polluants, sous-produits de désinfection, l'Afsset propose de mettre en place des protocoles adaptés pour le nettoyage des surfaces et l'entretien des locaux et d'instaurer un autocontrôle continu obligatoire dans les piscines.
L'agence rappelle enfin la sensibilité particulière des très jeunes enfants (moins de 2 ans). ''Il importe que les bébés nageurs aient un suivi médical s'assurant de l'absence de contre-indication (notamment antécédents respiratoires). L'activité devra se faire dans des bassins dans lesquels la qualité de l'eau est parfaitement maîtrisée (bassin spécifique, eau recyclée, personnel formé''.