De nouvelles technologies avec de meilleurs rendements et des coûts de production réduits pourraient relancer les fabricants européens. Florence Lambert du CEA-Liten et Daniel Lincot de l'IPVF nous expliquent pourquoi.
Les fabricants européens seront-ils bientôt en mesure de concurrencer les fabricants chinois ? "Nous sommes dans un moment important, on vit une rupture technologique, répond Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. Les technologies chinoises plafonnent niveau rendement et sont de moins en moins rentables. Or l'Europe a misé depuis plus de 10 ans sur des technologies émergentes qui deviennent matures, et prêtes à la phase d'industrialisation."
Exemple de cellules à hétérojonction© CEA INES
C'est la technologie de l'hétérojonction qui focalise les intérêts et les espoirs. Une technologie qui s'appuie sur la mise en contact de matériaux différents (silicium monocristallin et silicium amorphe) qui présentent des rendements de 20 à 30% supérieurs aux technologies actuelles. "Si on est capable de transférer rapidement les technologies des laboratoires vers la phase industrielle, l'Europe peut gagner des parts de marché", poursuit Daniel Lincot, directeur de recherche au CNRS et directeur scientifique à l'Institut photovoltaïque d'Ile-de-France (IPVF). Deux projets industriels sur cette technologie sont en cours en Europe. En Italie, la société 3Sun, filiale d'Enel Green Power, a lancé la reconversion de son usine de panneaux photovoltaïques vers des cellules à hétérojonction pour un investissement de 100 millions d'euros. En France, le fabricant Recom-Sillia mise sur l'hétérojonction et une usine capable de produire plusieurs gigawatts près de Lyon en 2020.
Des questions qui seront au coeur de la Conférence européenne sur l'énergie solaire photovoltaïque (EUPVSEC), qui se tiendra du 9 au 13 septembre à Marseille. Détails avec Florence Lambert et Daniel Lincot.
Article publié le 28 juin 2019