Les concentrations de pesticides dans l'air ambiant sont encore peu connues et leurs impacts sanitaires encore moins. Depuis 2002, certaines associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) réalisent des mesures de pesticides dans l'air. Mais cela dépend « des ressources locales et des soutiens financiers mis à leur disposition ». Leur fédération Atmo, a décidé d'ouvrir au public, à partir du 18 décembre, la base qui recense l'ensemble de ces données. Elle demande, par ailleurs, la mise en œuvre d'un suivi territorial et national pérenne. En 2018, une campagne nationale de mesure d'un an avait été lancée afin de dessiner les contours de cette surveillance pérenne des pesticides dans l'air. Sans suite pour l'instant...
Dix substances mesurées de manière récurrente, dont une interdite
La base de données PhytAtmo (1) , recense à ce jour quinze années de mesures des pesticides dans l'air. Pas moins de 321 substances actives sont recherchées sur 176 sites. « Au final, ce sont entre 40 et 90 substances actives (herbicides, fongicides, insecticides) qui sont quantifiées annuellement à l'échelle nationale », indique Atmo. Entre 2015 et 2017, dix substances ont été mesurées de manière récurrente sur les sites permanents de surveillance : cinq herbicides (Pendiméthaline, Triallate, s-Métolachlore, Prosulfocarbe et Diméthénamide(-p)), deux insecticides (Lindane et Chlorpyriphos-éthyl) et trois fongicides (Chlorothalonil, Folpel et Cymoxanil). Fait surprenant : le Lindane est interdit depuis plus de vingt ans (1998).
Les concentrations de pesticides sont très variables. Elles « dépendent des conditions météorologiques locales, de la nature des sols, des caractéristiques physiques et chimiques de la substance active, des équipements utilisés lors du traitement…». Et logiquement, ces concentrations ont une saisonnalité, en fonction des traitements réalisés. « La période fin printemps - été présente des concentrations plus élevées sur les zones viticoles (fongicides) alors que sur les zones de grandes cultures (herbicides) les concentrations sont plus importantes en période automnale ».