L'affaire dite « des boues rouges » n'est pas terminée. Ce vendredi 19 janvier, le journal Le Monde (1) rapporte que l'entreprise française à l'origine du scandale, Alteo, a été notifiée de sa mise en examen par le tribunal judiciaire de Marseille en octobre 2023. La société, aujourd'hui filiale du groupe franco-guinéen United Mining Supply International (UMSI), a répondu « prendre acte » de cette décision et s'engager à « poursuivre activement ses efforts pour réduire son empreinte environnementale ». Elle a assuré avoir interrompu son activité de raffinage des bauxites (laquelle avait entraîné le déversement des fameuses boues riches en fer) et entamé un programme de décarbonation, notamment à travers l'installation d'une chaudière électrique financée dans le cadre de l'appel à projets « Industrie zéro fossile » du plan France 2030.
Pour rappel, l'affaire remonte à l'ouverture d'une information judiciaire en 2018 par le parquet de Marseille. Celle-ci visait les déversements de boues rouges dans la mer Méditerranée, déchets du processus industriel de l'usine de production d'alumine d'Alteo, à Gardanne (Bouches-du-Rhône). La présence de nombreuses substances toxiques à des niveaux très élevés dans l'effluent liquide (seul élément déversé depuis le stockage des boues solides au voisinage de l'usine), dans des relevés s'étalant entre 2016 et 2021, était en infraction avec les normes de sécurité sanitaire et environnementale en vigueur. « Au total, les enquêteurs (du pôle santé publique du parquet de Marseille) ont comptabilisé soixante-quatre non-respects des valeurs limites d'émissions entre 2016 et 2021 », rappelle notre confrère du Monde.