"Si le secteur de la santé était un pays, il serait le cinquième émetteur de [gaz à effet de serre] GES", estime l'ONG Health care without harm. Dans un rapport (1) , elle pointe que ce secteur était responsable de 4,4 % des émissions nettes mondiales en 2014, soit deux gigatonnes d'équivalent CO2.
En cause principalement : la chaine d'approvisionnement. La production, le transport et l'élimination des produits pharmaceutiques, les appareils médicaux, les équipements hospitaliers, etc. compterait pour 71% des émissions totales.
Tous les pays ne sont toutefois pas au même niveau. Les Etats-Unis (546 MtCO2e), la Chine (342 MtCO2e) et l'ensemble des pays de l'Union européenne (248 MtCO2e) représenteraient ainsi la moitié (56%) de l'empreinte climatique du secteur dans le monde.
Des pistes pour inverser la courbe
L'ONG propose plusieurs pistes de travail pour améliorer cette empreinte. Ainsi elle préconise d'établir une feuille de route pour atteindre zéro émission en 2050. Dans cet optique, elle interpelle les gouvernements pour qu'ils mettent en œuvre des plans d'actions. Elle cite plusieurs incitatives qui serait inspirantes, selon elle : les travaux de l'unité de développement durable du service national de santé d'Angleterre ou ceux pour établir une stratégie nationale pour le climat, la santé et le bien-être, en cours dans plusieurs Etats d'Australie.
L'ONG appelle également à prendre des mesures pour réduire immédiatement les émissions des établissements de santé, de plaider pour la mise en œuvre d'énergie renouvelable, mettre en place des critères pour guider vers des achats moins carbonés. Elle souhaite que l'aide à la santé intègre la protection du climat dans sa politique. Enfin, l'ONG aimerait que des recherches supplémentaires soient menées pour mieux comprendre les interactions des soins de santé et du changement climatique.