« Lubrizol s'y est engagé : les dommages seront indemnisés », a assuré le Premier ministre, qui a assisté ce 25 novembre à la signature de deux conventions d'indemnisation, l'une avec les agriculteurs et l'autre avec les commerçants et les entreprises.
La convention d'indemnisation des agriculteurs a été signée entre Éric Schnur, PDG Monde de Lubrizol, qui a été auditionné par la commission d'enquête du Sénat le 22 octobre, et Joël Limousin, président du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE). « Le FMSE apportera son expertise et son expérience. Le fonds sera abondé dès la signature de la convention », indique le ministère de l'Agriculture qui précise avoir approuvé « le contour de cette convention ». Joël Limousin avait indiqué, le 11 octobre, que l'exploitant avait accepté d'indemniser les agriculteurs à hauteur de 50 millions d'euros, avant d'être démenti par ce dernier sur le montant avancé.
L'incendie qui s'est produit dans l'usine Lubrizol le 26 septembre, avait conduit le ministère à suspendre la commercialisation de l'ensemble des productions agricoles dans une zone couvrant 216 communes dans cinq départements. « Un peu plus de 3 000 agriculteurs ont été potentiellement concernés car ayant une parcelle dans la zone de restriction, dont 425 éleveurs laitiers », précise le ministère. Ces restrictions ont été levées le 14 octobre pour les produits laitiers et le 18 octobre pour le reste des productions, malgré certaines réserves de l'Anses.
Le lait produit pendant la période de restriction a été payé aux éleveurs grâce aux avances du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel). Celui-ci sera directement remboursé par Lubrizol, indique le ministère. Les indemnisations doivent suivre pour les autres productions. Le ministère dit veiller à ce que « l'ensemble des agriculteurs ayant subi les conséquences de l'incendie soit indemnisé rapidement, et au juste prix ». « Il appartiendra à Lubrizol de prendre à sa charge l'ensemble des conséquences des événements qui sont intervenus depuis son site. C'est le principe du pollueur payeur », a affirmé Édouard Philippe, alors que s'est réuni pour la deuxième fois le comité de « transparence et de dialogue » mis en place le 11 octobre.