Les risques encourus par ces animaux sont en effet nombreux. Outre le mazoutage lors des marées noires, les oiseaux peuvent être victimes de chocs contre les baies vitrées, les voitures ou les câbles électriques. La chasse et les tirs illégaux peuvent également mettre en péril certaines espèces protégées ou menacées. Par ailleurs, les produits chimiques utilisés en agriculture peuvent empoisonner les insectes et rongeurs qui constituent la nourriture des passereaux et des rapaces.
Afin de recueillir et soigner ces animaux, la LPO a mis en place une vingtaine de réseaux de collecte et de transport grâce à vétérinaires et bénévoles qui récupèrent chaque année plusieurs milliers d'oiseaux en détresse et les transportent du lieu de leur découverte au centre de sauvegarde le plus proche : Pfettisheim, Clermont-Ferrand, Ile Grande, Buoux, Castre ou Audenges. Grâce à ses délégations, groupes, relais, antennes, sites et réserves naturelles, la LPO peut ainsi recueillir le plus efficacement possible des oiseaux confiés par ses adhérents, des particuliers, des administrations ou encore des collectivités...
Dès son arrivée au centre, l'oiseau est pris en charge et inscrit administrativement dans un registre d'entrées : détermination de l'espèce, de la provenance, causes de l'accueil… L'oiseau est ensuite ausculté et pesé. Grâce aux renseignements fournis (date, lieu...), les soigneurs sont à même d'établir un diagnostic et de suivre l'oiseau. Certains soins peuvent lui être prodigués par des vétérinaires bénévoles. Dans tous les cas le traitement est adapté à chaque espèce, en termes de soins médicaux et d'intervention chirurgicale. L'alimentation doit être également adaptée : graines, bouillie de poissons, viande hachée...
Après un séjour plus ou moins long en soins, l'oiseau est mis en volière ou en piscine afin de reprendre sa masse musculaire et son indépendance. Quand les soigneurs sont sûrs qu'il peut retourner dans son milieu naturel, l'oiseau est préalablement bagué et relâché si la saison, le site et les conditions météorologiques le permettent.
Pour augmenter sa capacité d'accueil et pallier le manque de centres dans certaines régions, plusieurs projets de créations sont étudiés par la LPO : en Charente-Maritime, en Ile-de-France, dans les Alpes-Maritimes ou encore dans l'Hérault. En attendant de pouvoir les ouvrir, la LPO s'est équipée de deux structures d'interventions d'urgence pour l'avifaune : les Unités Mobiles de Soins aux oiseaux en détresse. Ces deux structures sont des semi-remorques aménagées pour accueillir les oiseaux et leur prodiguer les premiers soins d'urgence. Comme des hôpitaux de campagne, elles peuvent, par le biais de groupes électrogènes et de réserves d'eau, intervenir sur des zones éloignées d'un Centre de Sauvegarde permanent. Les oiseaux sont accueillis, enregistrés, bagués, pesés et bénéficient d'un diagnostic vétérinaire. Ils sont ensuite réhydratés et nourris. Chaque oiseau est ainsi pris en charge avant son transfert vers un Centre de Sauvegarde.
Pour donner toutes les chances de survie aux oiseaux la LPO diffuse de nombreux conseils : l'oiseau en détresse doit être capturé avec prudence, précaution et sans précipitation. Il ne doit pas être nourri ou abreuvé mais placé dans un carton aéré et suffisamment grand dans une pièce calme et tempérée. La ligue conseille de contacter le centre de détresse le plus proche qui se chargera de venir chercher l'oiseau et recueillir toutes les informations utiles. Parce que le premier pas pour sauver un oiseau est celui de le découvrir et de le recueillir, vous pouvez, un jour, être le seul lien entre un animal en détresse et un Centre de Sauvegarde, et son unique point de salut, explique Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO.