Le 18 juillet dernier, l'Etat a déterminé un nouveau quota de destruction des loups. Quarante de ces animaux peuvent être abattus au cours de la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 alors qu'ils relèvent d'une espèce protégée. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) et France nature environnement estiment ce plafond ''particulièrement élevé''. Les deux associations ont saisi le Conseil d'Etat le 21 septembre 2017 pour demander son annulation. ''En à peine cinq ans, l'Etat a multiplié par plus de six le seuil maximal de loups susceptibles d'être tués. Une augmentation qui intervient sans que l'efficacité de ces destructions pour faire baisser les prédations n'ait été prouvée, ni même étudiée'', estime la LPO.
Quelque 815 tirs de défense, 88 tirs de défense renforcés, 8 tirs de prélèvement et 27 tirs de prélèvement renforcés ont été autorisés entre le 1er juillet 2015 et le 1er juillet 2016. ''Les experts sont dubitatifs quant à l'efficacité de tirs aussi nombreux pour prévenir les dommages sur les troupeaux… ces tirs ne sont par ailleurs pas toujours liés aux attaques'', souligne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.
Privilégier les méthodes non létales
Pour Jean-David Abel, vice-président de France Nature environnement, ''l'Etat ne tient pas compte des conclusions de l'expertise scientifique du Muséum national d'histoire naturelle et de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage rendues en juillet dernier''. Dans une étude publiée le 7 mars 2017, le Museum d'histoire naturelle (1) soulignait que les méthodes non létales pour réduire les dégâts sur les troupeaux seraient plus efficaces et plus justifiables que les tirs de prédateurs. Au 25 septembre, 19 loups sur les 40 autorisés étaient déjà abattus.