Hélène Masson-Maret, sénatrice UMP des Alpes-Maritimes, a déposé le 24 juillet dernier au Sénat une proposition de résolution européenne visant à rétrograder le statut protégé du loup demandé par les syndicats agricoles.
Dans un rapport d'information parlementaire publié en mars dernier, Mme Masson-Maret ainsi que le sénateur socialiste André Vairetto (Savoie) avaient appelé à réintégrer le loup dans l'annexe 3 de la Convention de Berne, au titre d'"espèce protégée simple" alors qu'il est actuellement classé comme espèce "strictement protégée" afin de défendre "l'agropastoralisme sur nos territoires".
Dans sa résolution (1) , la sénatrice souligne que la population des loups "s'accroît de près de 20% par an". 250 loups seraient recensés en France "voire beaucoup plus". En 2012, ils ont été "responsables de plus de 1.800 attaques, faisant au moins 6.000 brebis victimes, indemnisées pour un coût approchant les deux millions d'euros", chiffre-t-elle.
La loi d'avenir agricole, définitivement adoptée hier par le Parlement, autorise des tirs de prélèvement de loups, dans des zones de protection renforcée, délimitées par les préfets pour une durée maximale d'un an, lorsque des dommages importants sont constatés pour les activités pastorales.
"Le Sénat n'est pas resté sans réagir et a proposé la création de zones d'exclusion pour les loups (...). Cependant, la modification du statut du loup et des incidences que sa préservation aveugle peut avoir sur les activités agropastorales ne pourra être utilement remise en question qu'au niveau européen", souligne Mme Masson-Maret.
Le loup "ne peut plus être considéré comme une espèce en voie d'extinction sur notre territoire national", selon elle. La sénatrice estime par conséquent que la directive européenne "Habitats, faune, flore" doit "évoluer afin de mieux protéger l'activité d'élevage dont la pérennisation est menacée". Elle "encourage" les institutions européennes à "rétablir l'équilibre" entre préservation des loups et maintien des activités d'élevage, "face à la détresse de nombre d'éleveurs dans les régions de haute et moyenne montagne".