Ce vendredi 3 janvier, les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique ont publié l'arrêté qui reconduit, en 2020, l'expérimentation mise en place en juillet 2019. Cette dernière consiste à augmenter le taux de prélèvement annuel de loups porté à 17 %, contre 10 % auparavant qui avait été défini par l'arrêté du 19 février 2018. Ce taux de prélèvement pourra être augmenté de 2 % par les préfets, et atteindre 19 % de la population de loups. Le cadre réglementaire pourra être adapté en fonction de l'évaluation de la dynamique du niveau de population, dont les résultats seront publiés en juin 2020, indique l'arrêté. Les dispositions du texte s'appliquent jusqu'au 31 décembre 2020.
« Le dispositif de dérogation à la protection stricte du loup est adapté à titre expérimental pour concentrer les interventions sur les territoires où les attaques sont nombreuses et récurrentes (principalement sur les foyers d'attaque classés en cercle 0) », explique l'arrêté interministériel. Le texte prévoit une augmentation du taux de prélèvement annuel possible de loups, autorisée par le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup. Si le taux de 17 % de prélèvement est atteint avant la fin de l'année 2020, le préfet coordonnateur pourra ainsi autoriser, par arrêté, « dans la limite de 2 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement, la poursuite de tirs de défense (simple, mixte ou renforcée) pouvant conduire à l'abattage de spécimens de loups » et « de tirs de prélèvement simple pouvant conduire à l'abattage de spécimens de loups ». Cela représente le tir de 100 loups annuellement, selon les associations Aspas, Ferus et LPO. Ces dernières ont attaqué devant le Conseil d'État l'arrêté du 26 juillet 2019 qui avait augmenté, à titre expérimental, le plafond du nombre de loups pouvant être abattus jusque fin 2019.
Saisi par l'Aspas et les associations One Voice et France Nature Environnement (FNE), le Conseil d'État avait validé, le 18 décembre dernier, le taux de prélèvement annuel de loups autorisé jusqu'à 12 %, fixé par l'arrêté du 19 février 2018.