Deux projets d'arrêtés portant sur le sujet hautement sensible de la régulation des populations de loups sont soumis à la consultation du public (1) jusqu'au 15 juin prochain sur le site du ministère de l'Ecologie. Ils seront examinés par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) le 11 juin.
Le premier texte (2) fixe à 24 le nombre maximal de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2014-2015. Mais ce chiffre pourra être révisé "dans la limite de douze spécimens supplémentaires", ce qui porte le total à un maximum de 36 loups.
Le deuxième projet d'arrêté (3) fixe la liste des départements où les destructions peuvent être autorisées par les préfets. Sont ajoutés à la liste actuelle, qui compte 14 départements, ceux de l'Ardèche, de l'Ariège, des Bouches-du-Rhône, de l'Aude, de la Haute-Marne et de la Meuse. Le ministère de l'Ecologie précise toutefois que des destructions peuvent être autorisées en dehors de ces départements et, à l'inverse, que l'inscription d'un département n'implique pas systématiquement des opérations d'intervention. "Les conditions de déclenchement et de déroulement des opérations diffèrent simplement" selon les zones considérées, ajoute le ministère.
Textes technocratiques révélant les antagonismes
"En complément de l'accompagnement des éleveurs, dans le cadre des grands principes définis par le plan d'action national loup pour la période 2013-2017, il est également possible, afin de prévenir les dommages aux troupeaux et lorsque toute autre méthode de prévention se révèle inadaptée ou insuffisante, de déroger à l'interdiction de destruction de spécimens protégés en procédant à des interventions sur la population de loups", explique le ministère de l'Ecologie. "Ces dérogations sont accordées conformément aux droits communautaire et national relatifs à la protection stricte de l'espèce, dans la mesure où elles ne nuisent pas au maintien de l'état de conservation favorable de l'espèce", ajoute-t-il.
Mais les antagonismes existant sur ce sujet ont pour conséquence d'aboutir à la rédaction de textes technocratiques utilisant de nombreuses périphrases et concepts tels que "unités d'action", "zones de présence permanente", "zones hébergeant un ou plusieurs individus ou meutes sédentarisés", "croissance résiduelle", "protocole technique d'intervention", "gestion différenciée", "opérations d'intervention", "destruction par tir" ou autre "tirs de défense".