© Mickaël Sanchez / Nature Océan Indien
165 espèces de la faune réunionnaise ont été évaluées, en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) : mammifères terrestres et marins, reptiles terrestres et tortues marines mais aussi poissons et macro-crustacés d'eau douce, papillons de jour, libellules, demoiselles et phasmes.
Les trois espèces de reptiles terrestres indigènes présentes à La Réunion sont toutes menacées, comme le Gecko vert de Bourbon, petit lézard victime de la dégradation et de la fragmentation de son habitat forestier et classé dans la catégorie ''en danger'' . Quant au Gecko vert de Manapany, classé ''en danger critique d'extinction'', plusieurs de ses populations ont disparu au cours des dix dernières années sur l'île et d'autres ont vu leurs effectifs ''diminuer dramatiquement'', menacés par l'urbanisation et les plantes exotiques envahissantes.
Au total, quatre espèces de reptiles terrestres ont disparu sur les sept initialement présentes. Trois d'entre elles, dont la Tortue terrestre de Bourbon, étaient endémiques de La Réunion. La tortue verte, l'une des cinq espèces de tortues marines de l'île est en danger d'extinction.
Concernant les oiseaux : le Tuit-tuit est également ''en danger critique d'extinction, ce petit passereau reste ''victime des rats et des chats introduits par les populations'' malgré le programme de lutte contre les rats mis en place.
Près du quart des espèces d'oiseaux de La Réunion sont désormais éteintes à l'échelle mondiale, soit 13 espèces sur les 55 qui étaient présentes avant l'arrivée de l'Homme. Parmi celles-ci, onze espèces étaient endémiques de l'île, comme le Solitaire de la Réunion. Quatre autres ont disparu mais sont encore présentes dans d'autres régions du monde, comme la Perruche verte des Mascareignes qui a pu subsister sur l'île voisine de Maurice.
Chez les insectes, une espèce de papillons de jour sur sept et plus d'une espèce de libellules et demoiselles sur cinq sont également menacées de disparition. Parmi ces espèces, le Salamide d'Augustine, un papillon ''en danger critique d'extinction'', est affecté ''par la raréfaction du Bois d'ortie, son unique plante nourricière''. Tandis que dans les eaux douces, un tiers des poissons et près de la moitié des macro-crustacés sont menacés, principalement par la surpêche et les aménagements de rivières qui entravent leur migration. C'est le cas de la Chevrette australe, une crevette classée ''vulnérable'', et de l'Anguille du Mozambique, ''en danger critique d'extinction''.
Du côté des mammifères, la Baleine à bosse est classée ''vulnérable'' tandis que le renard volant de Maurice, ou roussette noire, est ''en danger critique d'extinction''.
Rappelons qu'avec les collectivités d'Outre-mer, la France se situe au huitième rang des pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces animales et végétales menacées dans le monde, avec l'Equateur, les USA, la Malaisie, l'Indonésie, le Mexique, la Chine, l'Australie, le Brésil et l'Inde.