Il aura été le symbole et la victime la plus emblématique du phénomène du recul du trait de côte en France. L'immeuble Le Signal va disparaître d'ici à quelques semaines du paysage dunaire de Soulac-sur-Mer, en Gironde. Sa destruction a débuté, ce vendredi 3 février, en présence de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et de Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l'Écologie.
Construit à 200 mètres de l'océan en 1967, l'immeuble d'habitations a quasiment les pieds dans l'eau aujourd'hui et témoigne de l'avancée inexorable de la mer sur cette partie de la côte. Le traitement judiciaire de ce cas a largement mis en évidence les failles de la loi face à l'érosion du littoral, failles que l'État tente de combler depuis plusieurs années. Derniers exemples en date : la loi Climat et résilience d'août 2021 a créé des outils, notamment réglementaires, comme une liste des communes concernées, une obligation pour celles-ci de cartographier leurs zones susceptibles d'être touchées et une obligation de limiter la constructibilité.
Reste la question des financements. À ce jour, l'État ne garantit aux communes impliquées qu'une subvention à hauteur de 80 %, au maximum, pour établir des cartographies du recul du trait de côte. Or, les communes doivent pouvoir financer leur droit de préemption sur un bien en péril, ou encore prévoir les dépenses pour le déplacement d'équipements et d'infrastructures publics, qui risquent d'être colossales.
Pour y répondre, Bérangère Couillard semble prête à débattre. Elle a annoncé le lancement d'une concertation d'un an, le 7 mars prochain, pour fixer une stratégie de recomposition du littoral et de son financement.