Inondations, avalanches, canicules, orages, incendies de forêts… Le cabinet d'étude Ubyrisk Consultants a publié le 28 avril un bilan décennal des catastrophes naturelles recensées en France métropolitaine (1) et dans les départements d'Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion). Résultats : 670 catastrophes naturelles ont été recensées de janvier 2001 à fin décembre 2010, chiffre Ubyrisk Consultants.
Les inondations, première cause de catastrophe naturelle
Par types d'aléas, les inondations constituent plus de 20% des catastrophes naturelles recensées (soit 136 événements), suivies des orages et des foudres (17,5%, soit 117 évènements) et des avalanches (17,3%, soit 116 évènements). Viennent ensuite les incendies de forêts (7%), les tempêtes tempérées (6%) et les mouvements de terrain (6%). Et à moindre mesure, les éruptions (3%), les tornades (3%), les sécheresses (2%), ou les cyclones tropicaux (2%), les séismes (2%) et les tsunamis (0,15%).
Au total : 64,4% des événements naturels dommageables enregistrés sont d'origine atmosphérique (inondations et orages), 11,2% d'origine géologique et 24% d'origine complexe (incendies de forêt et avalanches). La part des événements d'origine atmosphérique survenus en France est ''sensiblement la même qu'à l'échelle mondiale'', souligne le cabinet d'étude. Mais l'Hexagone connaît ''proportionnellement'' moins d'événements d'origine géologique, la France n'étant qu'exposée modérément au risque sismique et volcanique. Le nombre de mouvements de terrain y est aussi ''relativement limité'', explique-t-il. En revanche, les événements à origine complexe (incendies et avalanche) sont davantage représentés en France que dans le reste du monde, ''notre pays étant fortement exposé à ces deux aléas'', poursuit le cabinet.
Un nombre d'évènements ''stable'' en France…
La moitié Sud de la France la plus touchée
Environ 22 % de l'ensemble des arrêtés de catastrophes naturelles (sur un total de 141.416) ont été pris entre 2001 et 2010. Les communes du Sud-Est et du Sud-Ouest ont été les plus touchées puisque ''nombre d'entre elles ont été déclarées en état de catastrophe naturelle à plus de 5 reprises en 10 ans'', note le cabinet Ubyrisk Consultants.
Alors que les statistiques mondiales de la décennie montrent ''un net accroissement du nombre de catastrophes au cours des 5 dernières années'', la France connaît au contraire un nombre d'événements annuel ''stable'' autour de 67 en moyenne, rappelle le cabinet. Ce qui "ne permet pas de conclure à une augmentation du nombre de catastrophes naturelles en France", affirme Ubyrisk Consultants.
… malgré un lourd bilan humain et économique
Si la situation est relativement stable depuis 10 ans, les pertes humaines et économiques restent néanmoins ''élevées''. Les catastrophes naturelles ont fait 15.539 victimes, dont 14.802 pour la seule canicule de 2003 (soit 96% des victimes de la décennie) et 133 pour celle de 2006.
Si l'on exclut la canicule de 2003, les avalanches représentent plus de 26 % des victimes, avec 194 morts. Elles sont suivies par les vagues de chaleur (18,6 %) avec 137 morts, les inondations (14,8 %) avec 109 victimes et enfin les tempêtes tempérées (14%) avec 103 morts (dont 50 pour Xynthia en février 2010).
Le nombre moyen de victimes des catastrophes naturelles s'établirait à 74 par an, hors canicule de 2003. En termes de gravité, 89% des événements recensés ont fait moins de 5 victimes ou blessés (contre 69% au niveau mondial). Les "catastrophes" (plus de 50 victimes et des dommages matériels à l'échelle nationale) restent très marginales (environ 1% contre 10% dans le monde).
Côté coûts : Ubyrisk Consultants chiffre à 13,65 milliards d'euros le "coût total des dommages assurés liés aux catastrophes naturelles" qui s'accroît ''notablement'' en France. En prenant en compte les biens non assurés (routes, forêts, infrastructures publiques...), l'impact économique atteindrait "environ 30 milliards d'euros depuis 2001", soit plus du double, estime le cabinet.
Parmi les évènements les plus coûteux figurent les tempêtes Klaus de 2009 (1,7 milliard d'euros en dommages assurés) et Xynthia de 2010 (1,6 milliard d'euros) suivis des inondations dans le Sud de 2002 (665 millions d'euros) et de 2003 (740 millions d'euros).
En février dernier, le ministère de l'Ecologie a présenté un plan national de prévention des submersions et crues, doté de 500 M€ d'ici 2016, visant justement à renforcer les plans de prévention des risques (PPR) littoraux et l'entretien des digues. Un centre d'alerte aux tsunamis en Méditerranée devrait quant à lui être créé en juillet 2012 dans les locaux du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) dans l'Essonne.