Selon les derniers chiffres de GRTgaz, l'injection de biométhane dans les réseaux de gaz a doublé au cours de l'année 2017, passant à 408 GWh (gigawattheures). C'est une part encore marginale de la consommation de gaz en France qui se monte à 465 TWh (terawattheures) en 2017. Mais GRTgaz est confiant sur les développements à venir avec 361 projets en cours d'étude sur les réseaux de distribution et de transport. "Ces projets cumulent 8 TWh d'injection soit l'actuel objectif de la programmation plurielle annuelle de l'énergie (PPE) à l'horizon 2023", détaille Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.
Ce qui donne des ailes à l'industrie gazière qui évoque un objectif de 30% de biogaz dans les réseaux d'ici 2030 et réfléchit avec l'Ademe à un scénario 100% biométhane. La consommation de gaz devrait continuer à baisser dans les années à venir, même si l'industrie s'y convertit progressivement et si les usages du gaz se développent dans les transports. "On observe une forte dynamique sur les véhicules lourds avec des nouveaux modèles plus performants et et un doublement des immatriculations de poids lourds roulant au GNV en 2017", commente Thierry Trouvé. Il prévoit l'ouverture, en 2018, de 5 à 6 stations proposant du gaz carburant chaque mois.
Ce développement du biométhane est rendu possible grâce à plusieurs mesures réglementaires prises ces derniers mois comme la baisse des coûts de raccordement au réseau. Depuis juin 2017, le biométhane est également admis dans les stockages souterrains, "ce qui permet d'augmenter les km de réseau sur lesquels les projets peuvent se raccorder. Jusqu'à maintenant, on ne raccordait pas sur une portion reliée à un stockage", explique Thierry Trouvé. Dans les transports, les véhicules roulant au gaz naturel (GNV) peuvent afficher la vignette Crit'Air 1 et les signaux fiscaux sont bons puisque le gouvernement a confirmé, dans la loi de finances, le gel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et la prolongation du suramortissement.