"Certains pays ont construit leur richesse sur le charbon et le pétrole. La richesse de demain viendra des énergies nouvelles", a déclaré le Président de la République, François Hollande, lors du lancement de l'Alliance internationale pour le solaire, le 30 novembre, dans le cadre de la COP 21. Vieux rêve du Premier ministre indien Narendera Modi, cette initiative vise à exploiter l'important gisement solaire des pays tropicaux. "Nous ne pouvons plus accepter que les pays au plus fort potentiel solaire concentrent une si faible production photovoltaïque", a insisté le chef de l'Etat français.
L'Inde, qui ambitionne de développer 100 GW de solaire d'ici 2022, attire de plus en plus d'acteurs économiques, notamment des pays industrialisés. Elle souhaite embarquer dans sa "révolution solaire" une centaine de pays qui bénéficient d'un fort ensoleillement plus de 300 jours par an. Ce développement pourrait offrir, selon le Premier ministre indien, "des opportunités innombrables", tant en termes d'économie, d'emploi, de justice sociale, que de réduction de l'empreinte carbone mondiale.
Développer les coopérations technologiques
Cette alliance doit permettre de réduire les coûts de l'énergie photovoltaïque, en concentrant les efforts sur les technologies les plus adaptées aux régions concernées. Sur ce point, l'Inde propose aux "pays riches en solaire" de développer des réseaux et des synergies entre eux. L'objectif est de soutenir l'innovation dans les domaines connectés au réseau, mais pas seulement. Dans ces régions où de nombreux habitants n'ont pas encore accès à l'électricité, l'alliance doit permettre de faire émerger des applications déconnectées et décentralisées : électrification de villages et mini-réseaux, lanternes solaires, chargeurs de téléphones, pompes... Des développements dans des secteurs aussi variés que la chaleur, le froid, le dessalement, la désinfection, la stérilisation, le pompage, le stockage, les télécommunications sont aussi envisagés...
L'alliance pourra faire émerger des projets de R&D, mais aussi des démonstrateurs pré-industriels, diffuser les bonnes pratiques et partager les expériences. Des groupes de travail pourraient être créés pour développer des standards communs, des tests...
Attirer de nouveaux investissements
L'Inde espère ainsi attirer de nouveaux investissements dans les technologies et applications solaires. L'alliance planchera notamment sur des mécanismes de financement innovants. L'Inde promet d'ores et déjà un soutien de 62 M$. "Une partie du Fonds vert devra aller vers le solaire", a déclaré pour sa part François Hollande. La COP 21 devrait permettre de premiers échanges fructueux. Une première réunion du comité de pilotage de l'alliance est organisée ce 1er décembre.