Le 30 août, le CNRS a annoncé que les chercheurs de trois laboratoires (1) des universités d'Aix-Marseille et Bordeaux sont parvenus à améliorer leur biopile pour porter son efficacité au niveau de celle d'une pile à combustible (PAC) traditionnelle. Depuis trois ans, les chercheurs travaillent sur un prototype de biopile utilisant des enzymes qui pourraient, à terme, se substituer au platine utilisé dans les PAC. L'objectif est notamment d'apporter une solution au problème de la rareté et du coût des métaux utilisés pour les PAC classiques. Le recours massif à des piles à combustible rendrait possible l'usage de l'hydrogène comme vecteur énergétique, notamment dans les transports, dans l'industrie et le résidentiel.
La biopile utilise des enzymes comme catalyseurs pour l'oxydation de l'hydrogène et la réduction de l'oxygène. Les chercheurs du CNRS ont pu remplacer le platine par une hydrogénase à l'anode et par une bilirubine oxydase à la cathode.
En modifiant l'architecture de leur pile, les chercheurs sont parvenus à la faire fonctionner sans perte de performance pendant plusieurs jours. De plus, ils ont pu pour la première fois quantifier la proportion d'enzymes participant effectivement à la réaction et mettre en évidence que l'électricité délivrée par le biocatalyseur est très proche de celle produite grâce au platine. Enfin, ils ont créé un modèle numérique permettant de déterminer la géométrie optimale de la pile.
Article publié le 31 août 2017