Le Gouvernement a décidé de changer de braquet pour soutenir la mobilité douce. Le jeudi 4 mai, avant la présentation devant un comité interministériel prévu ce 5 mai, il a dévoilé les tenants et les aboutissants de son nouveau Plan vélo au journal Le Parisien. En premier lieu, l'État s'engage à débloquer au total 2 milliards d'euros pour le mettre en œuvre d'ici à 2027. À titre de comparaison, le premier Plan vélo formulé en 2018 par l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, ne s'élevait qu'à 350 millions d'euros sur sept ans.
« Depuis 2017, nous nous engageons pour que le vélo devienne l'un des premiers modes de transport au quotidien, souligne le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, sur Twitter. Nous marquons un nouveau cap : un investissement inédit pour nos concitoyens et pour le climat ! » Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), se réjouit, quant à lui, que le soutien au vélo se « compte désormais en milliards ». La Première ministre, Élisabeth Borne, table par ailleurs sur un investissement des collectivités locales portant le financement global du nouveau plan à six milliards d'euros.
Plus d'un milliard pour étendre le réseau de véloroutes
Cette ambition s'appuiera sur le soutien, à hauteur de 25 à 30 %, de projets régionaux ou territoriaux, se destinant en priorité aux villes petites et moyennes et aux territoires ruraux. L'État s'engage à y consacrer 1,25 des 2 milliards d'euros annoncés, à raison de 250 millions par an, soit la moitié du budget préconisé par l'Alliance pour le vélo (dont la FUB fait partie). Il table, ce faisant, sur certaines modifications routières : notamment, des repose-pieds en bord de chaussée pour l'arrêt au feu rouge ou un décalage systématique du passage au feu vert pour les cyclistes. Le tout servira, en outre, de base à l'élaboration d'une nouvelle stratégie nationale de vélotourisme « pour faire de la France la première destination touristique cyclable du monde en 2030 ».
Un déluge d'objectifs pour accentuer la pratique
Une nouvelle association de soutien au « vélotaf »
Fin avril, cinq sociétés de location de vélos de fonction, Azfalte, Bee-Cycle, Tandem Company, Tim Sports et Zenride, ont annoncé se rassembler sous une nouvelle bannière : la Fédération des acteurs du vélo en entreprise (Fave). Conviée aux côtés de la Fub au comité interministériel dédié au plan vélo, « l'objectif de l'association est de trouver des solutions en coordination avec les pouvoirs publics et les différentes fédérations afin de lever les freins qui empêchent les Français de se mettre au vélo, notamment le frein du prix ». Le nouveau plan vélo comprend la prolongation jusqu'en 2027 de la réduction d'impôts pour les sociétés mettant des vélos à disposition de leurs salariés.
Enfin, en réponse à l'une des principales attentes de la FUB, l'État se donne pour but de former chaque année 850 000 enfants à la sortie de l'école primaire au dispositif « Savoir rouler à vélo ». Depuis son lancement en 2019, « seulement » 200 000 enfants ont bénéficié de cette formation pratique de dix heures. Pour la généraliser, le Gouvernement mise sur la formation de 6 000 nouveaux intervenants, à travers le programme « Génération vélo » financé par les certificats d'économies d'énergie (CEE). « L'éducation à la mobilité à vélo est essentielle pour transformer les pratiques de déplacements, favoriser l'autonomie des enfants et réduire les inégalités face à la mobilité », atteste la FUB.