Samedi 18 août, EELV a annoncé déposer un recours en référé contre les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits à base de glyphosate, la substance active du Roundup de Monsanto, notamment. Dans une interview à France Info (1) , Julien Bayou, explique que, après le procès perdu aux Etats-Unis par Monsanto, EELV réclame "une suspension pour les particuliers" de la vente des produits à base de la molécule accusée d'être cancérigène. Les jardiniers amateurs ne sont pas formés à l'utilisation de produits dangereux, justifie le porte-parole EELV. Pour rappel, l'utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public est déjà interdite en France depuis janvier 2017 et l'utilisation par les particuliers le sera à partir de janvier 2019.
Sur le plan juridique, le parti considère que la décision de justice californienne apporte "un élément nouveau que les autorités doivent prendre en compte" : des documents de la firme d'agrochimie rachetée par Bayer "montrent qu'[elle] est au courant depuis 1984 des dangers cancérigènes de son produit". Cet élément introduit "une présomption de fraude" qui impose le réexamen des AMM, estime-t-il.
Les produits à base de glyphosate font déjà l'objet d'autres recours en France. En 2017, Jean-Claude Terlet, un agriculteur de l'Aisne, a déposé plainte pour "empoisonnement" : il accuse le glyphosate d'être à l'origine de son cancer de la prostate (2) , rapporte le Courrier Picard. De même, en juin 2018, des apiculteurs ont déposé un recours devant le tribunal de Lyon pour "administration de substances nuisibles". Du glyphosate a été découvert dans des pots de miel d'un producteur, Sylvère Obry. Au niveau européen, deux ONG ont déposé plainte au pénal contre l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), responsables de l'évaluation des risques liés au glyphosate.