Après avoir créé en laboratoire des microcosmes, constitués de plusieurs sources de carbone pour générer des environnements hétérogènes, les chercheurs ont suivi la diversification évolutive d'une bactérie, ''Pseudomonas fluorescens''. Un clone unique de cette bactérie a été inoculé dans chaque microcosme (microplaque dont chaque ''puits'' contient une source de carbone différente), puis les bactéries ont été libres d'évoluer pendant plus de 500 générations, explique le CNRS. Les chercheurs ont aussi manipulé les déplacements des bactéries d'un puits à l'autre d'une même microplaque selon des niveaux bien définis (0%, 1%, 10% et 100% de dispersion). La dispersion est en effet connue pour être un facteur central dans la diversification évolutive, souligne le CNRS. Au terme de l'expérience, les chercheurs ont montré que les dispersions intermédiaires (1% et 10%) ont permis d'évoluer vers une plus grande diversité bactérienne et une productivité écologique accrue.
Dans le contexte actuel de l'érosion de la biodiversité, les travaux de recherche des chercheurs soulignent l'importance de l'évolution comme force structurante des systèmes écologiques et ouvrent de nouvelles pistes d'interprétation sur la relation entre la diversité du vivant et le fonctionnement des systèmes écologiques.
* Functional Diversity and Productivity Peak at Intermediate Levels of Dispersal in Evolving Metacommunities, Venail PA, MacLean RC, Bouvier T, Brockhurst MA, Hochberg ME & Mouquet N, Nature 13 mars 2008.
**Institut des sciences de l'évolution de Montpellier (CNRS, Université Montpellier 2), Laboratoire des écosystèmes lagunaires (CNRS, Université Montpellier 2, Ifremer).
*** Institut des Sciences de l'Evolution (CNRS UMR5554), Université Montpellier II. NERC Centre for Population Biology, Imperial College London. Laboratoire Ecosystèmes Lagunaires (CNRS UMR5119), Université Montpellier II. School of Biological Sciences, Biosciences Building, University of Liverpool.
Article publié le 13 mars 2008