© C.Guiguand / Tara Oceans
Amorcé en septembre dernier, le tour du monde du voilier Tara a pour objectif d'accroître les connaissances sur la vie microscopique des océans. En réalisant des échantillons des écosystèmes planctoniques tout au long d'un parcours qui doit durer trois ans, les scientifiques espèrent pouvoir établir une carte de cette vie sous-marine et mieux comprendre son rôle et son fonctionnement. La biomasse océanographique, composée de virus, de bactéries, d'algues etc, représente près de 50 % de la photosynthèse globale et participe à la régulation du climat. Les organismes vivants marins séquestrent du CO2 pour des millions d'années et fabriquent de l'oxygène (une bouffée sur deux !). Or l'acidification actuelle des océans, attribuée au changement climatique, impacte aujourd'hui les écosystèmes. Tara océans espère mieux appréhender les effets du climat sur la biomasse océanographique et inversement.
Après cette première phase à travers la Méditerranée, la mer Rouge et l'océan Indien, Tara s'apprête à faire une pause en Afrique du sud avant de reprendre sa route en septembre prochain via l'océan Atlantique sud puis le Pacifique. Cette pause a été l'occasion pour l'équipe scientifique multidisciplinaire de faire un bilan des premiers mois de travaux. L'ensemble des protocoles d'échantillonnage imaginés par les experts a été validé et d'ores et déjà 56 stations de prélèvements ont été réalisées.
Les échantillons planctoniques acquis et les données physicochimiques et bio optiques obtenues sont ''de très bonne qualité et exploitables''. La quantification des groupes d'organismes a déjà commencé et est complète pour certaines stations de prélèvements. De nouveaux virus bactériens ont été découverts en grand nombre et différentes communautés de protistes ont été identifiées. Plus de 90 % des gènes identifiés via le séquençage moléculaire massif d'organismes n'étaient pas connus. Un lien manquant dans l'évolution des métazoaires et une espèce d'Amphioxus avec des yeux et un cerveau primitifs ont été découverts.
La mission est l'occasion de travailler avec une équipe interdisciplinaire et des laboratoires du monde entier. Les données recueillies sont mises à disposition de toute la communauté scientifique.
Article publié le 02 juin 2010