Selon une information de Mediapart, l'énergéticien TotalEnergies fait l'objet d'une enquête auprès de la répression des fraudes (DGCCRF) pour « pratiques commerciales trompeuses ». Elle fait suite à une plainte d'octobre 2020 de trois associations – Wild Legal, Sea Shepherd France et Darwin Climax Coalitions –, qui accusent le groupe d'un décalage entre son discours médiatique et la réalité de ses engagements environnementaux. « C'est une première sur le plan judiciaire en France que TotalEnergies soit l'objet d'une enquête judiciaire pour pratiques commerciales trompeuses, c'est-à-dire ici pour le greenwashing de l'industriel, se réjouit dans les colonnes de Mediapart, William Bourdon, avocat du barreau de Paris à l'origine de la plainte.
Les associations alertent en effet depuis plusieurs années sur l'inadéquation entre la volonté du groupe d'atteindre la neutralité carbone et sa stratégie d'ouvrir de nouvelles zones d'extraction d'énergies fossiles. En mars 2022, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à tous, accompagnées de l'association ClientEarth, avaient déposé à leur tour un recours devant le tribunal judiciaire de Paris contre TotalEnergies et sa filiale, TotalEnergies Électricité et Gaz France, pour pratiques commerciales trompeuses.
Sans oublier les controverses en matière de respect des droits des populations locales et de son devoir de vigilance. La conduite de ses projets en Ouganda a d'ailleurs fait l'objet d'une enquête de Cash Investigation diffusée jeudi 26 janvier. TotalEnergie a refusé d'y participer « faute de conditions acceptables pour un débat objectif ». Concernant les révélations de Mediapart, le groupe signale n'avoir « aucune information sur la plainte évoquée ».