En juin dernier, la ministre du Logement avait missionné Alain Jund (1) , adjoint écologiste au maire de Strasbourg (Bas-Rhin) chargé de l'urbanisme, dans le but de "moderniser" le référentiel de la labellisation. Il s'agit de favoriser la démarche dans tous les territoires, qu'ils soient ruraux, périurbains ou quartiers dits "sensibles", "qu'il s'agisse de quartier de logements comme de zones d'activités", a souligné hier la ministre. "La démarche doit s'adapter aux spécificités locales avec l'ambition de 30% de labels écoquartiers en milieu rural et de 100% des quartiers du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) labellisés d'ici 2018", a-t-elle annoncé.
Généraliser la démarche
Le nouveau label accompagne désormais l'écoquartier au long de son cycle de vie (de la conception du projet jusqu'à son appropriation par les habitants). L'objectif est également de renforcer le rôle d'innovation des écoquartiers "en grandeur nature", en matière d'énergie, de mobilité, de santé, d'économie circulaire, d'habitat participatif et de sobriété. Les territoires volontaires, "pour approfondir les questions de qualité de l'air intérieur, d'économie circulaire ou encore d'énergie et de boucle", bénéficieront d'un appui technique des agences et opérateurs qualifiés de l'Etat, a précisé Mme Cosse.
Ces 31 écoquartiers 2016 ont été labellisés avec le nouveau référentiel. Celui-ci comporte quatre étapes, correspondant aux différents stades du projet : l'idée et la conception du projet (étape 1 du nouveau label), la mise en chantier (étape 2), la livraison de l'écoquartier (étape 3) et l'appropriation par les usagers (étape 4).
Sur les 31 labellisés, douze écoquartiers (2) sont livrés (étape 3) dont 9 opérations de renouvellement urbain. Parmi lesquels figurent Les Docks de Ris à Ris-Orangis (Essonne), le quartier Arago à Pessac (Gironde) et la requalification du centre-ville à Changé (Mayenne). Trois autres opérations livrées, en extension maîtrisée, sont labellisées dont l'écoquartier de l'Eglise à Arelaune-en-Seine (Seine-Maritime) en milieu rural et l'éco-village des Noés à Val-de-Reuil (Eure). Pour la première fois, une collectivité est également récompensée au Japon. Il s'agit du quartier de Morino City de la ville de Funabashi qui reçoit aussi le label étape 3 (3) .
Dix-neuf écoquartiers en chantier (4) sont également labellisés (étape 2) : 11 opérations de renouvellement urbain (la ZAC des Capucins à Commercy (Meuse), le Centre-Bourg à Saint-Sylvain-d'Anjou (Maine-et-Loire), etc.) et 8 opérations en extension maîtrisée (l'écoquartier des Arpents à Les Hermites (Indre-et-Loire), la ZAC Daude à Saint-Martin-d'Hères (Isère), etc).
Trente-neuf écoquartiers ont été labellisés de 2013 à 2015, soit plus de 55.000 logements. Le ministère du Logement vise comme objectif d'atteindre 500 écoquartiers labellisés en 2018. "Fixer quatre nouvelles ambitions à ce label dynamique et évolutif, c'est lui donner un nouvel élan pour diffuser le plus largement les solutions concrètes aux enjeux de développement urbain soutenable", a déclaré Emmanuelle Cosse.