Les drones renifleurs sont de retour en Méditerranée. Afin de vérifier si la teneur en soufre (SOx) des émissions des navires se conforme bien à la règlementation – inférieure à 0,1 % à quai et à 0,5 % en mer –, les petits aéronefs seront déployés jusqu'au 23 décembre 2022, sur l'ensemble des bassins du Grand Port maritime de Marseille (GPMM). D'abord testée à titre expérimental, en 2020, dans le détroit du Pas-de-Calais, la méthode avait ensuite été exploitée, en 2021, au large de Marseille-Fos-sur-Mer.
Mais cette fois, l'opération, baptisée Marsox, concerne un espace aérien plus large, d'ailleurs réservé à ces mesures, comprenant les approches portuaires de Marseille et de Port-de-Bouc, les zones de mouillages ainsi que les postes à quai. Télépilotés par l'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM), les drones, des Atlas 4 de plus de 15 kilos à décollage vertical, d'une portée de plusieurs milles, se positionneront dans le panache des gaz d'échappement des navires. Équipés de capteurs électrochimiques et de caméras, optiques et thermiques, ils analyseront alors la teneur en soufre des carburants utilisés. En cas de non-conformité, un contrôle pourra être déclenché, une fois le navire à quai, sous l'égide des inspecteurs de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (Dirm Med).
En 2025, avec l'entrée en vigueur de la zone de contrôle des émissions d'oxydes de soufre et de particules « Seca Med », couvrant l'ensemble de la mer Méditerranée, ces exigences seront renforcées. Tous les navires devront utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1 % en masse, autrement dit un fuel cinq fois moins polluant que la norme internationale dans les autres zones.