La mauvaise culture du risque lors de l'accident de l'usine Lubrizol avait été pointée, à la fois par la commission d'enquête du Sénat, la mission d'information de l'Assemblée nationale et par une mission d'inspection de hauts fonctionnaires. Élisabeth Borne, alors ministre de la Transition écologique, avait annoncé des initiatives en vue d'améliorer ce volet de la gestion du risque.
Après un renforcement des fréquences minimales d'exercice des plans d'opération internes (POI) acté par la publication des textes post-Lubrizol fin septembre, l'actuelle ministre, Barbara Pompili, annonce ce lundi 21 décembre le lancement d'une mission de modernisation de la culture du risque. Son objet ne se limite toutefois pas aux risques industriels. Après avoir rappelé les catastrophes naturelles les plus importantes de ces dernières années (inondations dans l'Aude en octobre 2018 et dans les Alpes-Maritimes en octobre dernier, tempête Irma en août 2017), la ministre semble même l'orienter davantage sur les risques liés au dérèglement climatique.
« Des obligations réglementaires et des initiatives portées collectivement par les industriels, les associations, les collectivités et l'État concourent aujourd'hui à construire une culture du risque au sein de chaque territoire. Néanmoins, certains de ces outils ont été mis en place il y a plus de quarante ans », explique Barbara Pompili. La mission sera présidée par Fred Courant, ancien présentateur de l'émission scientifique « C'est pas sorcier ». Elle est composée d'un comité de cinq experts spécialisés en communication, géographie, sécurité civile, sciences comportementales et communication digitale. Les résultats de ses travaux sont attendus d'ici six mois.