À Vélizy-Villacoublay, dans le département des Yvelines, une nouvelle résidence, réalisée par les agences d'architecture Nicolas Laisné et Dream, vient de sortir de terre, à proximité du tramway, des écoles, des commerces et sur un parc de plus de 2 200 mètres carrés. À première vue, il s'agit de bâtiments à l'architecture moderne, proposant 92 logements, mais lorsqu'on s'y intéresse de plus près, on comprend que ces bâtiments sont conçus en bois, pourtant, quasi invisible. Voir le reportage vidéo.
Ce sont des bâtiments bas carbone qui « respectent déjà le plus haut niveau de ce que proposera la RE 2020 », explique Fabien Cossenet, directeur technique de Woodeum, promoteur immobilier spécialisé dans la construction bois. Toutefois, il reste certaines parties du bâtiment qui demeurent en béton comme les fondations, les sous-sols, le rez-de-chaussée, les cages d'escaliers et les cages d'ascenseur, « ensuite à partir du premier étage, les planchers, les murs porteurs intérieurs et murs porteurs des façades sont en bois massif », précise Julien Pemezec, président de Woodeum. La technologie du bois massif CLT, bois lamellé contre-croisé, a été privilégiée. Il s'agit d'épicéa car « il pousse assez vite, droit, il a peu de branchages donc, peu de nœuds, ce qui est plus esthétique. Et puis, il répond parfaitement aux caractéristiques techniques et mécaniques des besoins structurels du bâtiment. »
À l'inverse du béton, le bois est stockeur de carbone, il serait aussi un excellent isolant. D'autant que sur ces bâtiments bas carbone, l'enveloppe est particulièrement soignée, les murs de façade sont recouverts par une double isolation intérieure/extérieure, explication de Fabien Cossenet dans la vidéo.
Selon le président de Woodeum, ce type de construction présente d'autres avantages comme la régulation de hygrothermie ou la réduction des nuisances du chantier. En effet, la préfabrication en usine des éléments constructifs permettrait de « diviser par deux le temps de gros œuvre, soit quatre à six mois de chantier en moins. »
Quant à la provenance du bois, « il provient d'Autriche pour le CLT alors que les poutres et poteaux sont issues de forêts françaises, on s'approvisionne aussi en Allemagne. À chaque fois dans des forêts durablement gérées, labélisées PEFC ou FSC », souligne Julien Pemezec et de rajouter « nous avons pris l'engagement pour 10 mètres carré de réalisation, de planter un arbre, et ça, depuis plus de cinq ans en Nouvelle Aquitaine. »
Le prix serait légèrement plus élevé qu'un bâtiment en béton de 3 à 5 %. À l'image de la filière de la construction bois, Woodeum voit ses commandes monter en flèche, « nous avons triplé notre activité entre 2019 et 2020. Pour 2021-2022, c'est à ce jour déjà 1 800 logements qui vont être mis en travaux. »