Le déploiement de ces compteurs, précisé dans un décret paru le 2 septembre, doit inciter les consommateurs à limiter leur consommation pendant les périodes où la consommation de l'ensemble des consommateurs est la plus élevée. Mais si ''l'intérêt d'un comptage évolué et fiable ne fait pas de doute et n'est pas contesté'', l'expérimentation en cours ''suscite légitimement nombre de questions, pour l'heure sans réponses'', selon la fédération. D'autant que cette expérimentation doit s'achever fin 2010, avant évaluation par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
La FNCRR dénonce ainsi une expérimentation ''particulièrement courte et ignorant les mois les plus froids de l'année''. La fédération pointe également du doigt ''des dysfonctionnements majeurs'' lors du déploiement de l'expérimentation du pilote Linky. ''L'expérimentation ne porte que sur un seul prototype alors que d'autres modèles ou systèmes devraient être testés avant toute décision de généralisation'', recommande-t-elle.
La FNCRR dénonce en outre un ''coût de l'opération incertain'' estimé entre 4 et 8 milliards d'euros (soit le double) par ERDF (Electricité réseau distribution France) pour 35 millions de compteurs installés.
Selon le décret, les coûts liés à leur installation seront par ailleurs financés via le Tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe), acquitté par le consommateur en plus de la consommation, de la Contribution au service public de l'électricité (CESPE) et des taxes locales. Mais la fédération déplore que d'autres sources de financement (distributeurs, fournisseurs…) n'aient pas été étudiées. Elle regrette également qu'un rapport de l'Ademe, relatif à l'expérimentation, ''n'ait pas été rendu public''.
La FNCCR plaide ''pour une véritable concertation, la publication du rapport de l'Ademe, un prolongement de l'expérimentation et la réalisation d'une étude économique démontrant l'intérêt à long terme du déploiement de ces compteurs, conformément à la directive européenne du 13 juillet 2009''.