Au Costa Rica, les recherches porteront principalement sur les cultures de café et de cacao, ressources agricoles essentielles pour le développement de cette région. En zone rurale, l'expansion et l'intensification de ces cultures ces dernières années a provoqué une fragmentation progressive de l'habitat forestier, la perte de connexion paysagère, la pollution des fleuves et des nappes phréatiques par les produits chimiques et une importante altération de la biodiversité. Les travaux du Cirad et des centres de recherche partenaires consistent donc à trouver un moyen de maintenir voire d'améliorer la productivité des cultures tout en minimisant les impacts environnementaux. Les pistes de recherche s'orientent vers l'introduction d'arbres fruitiers comme le bananier entre les plants de cacao ou de café. Le bananier augmenterait le couvert végétal sur les parcelles et représenterait une source d'alimentation et de bois supplémentaire pour les fermiers ce qui limiterait la pression sur les forêts alentours. Ces systèmes agroforestiers semblent être une option écologique intéressante pour assurer une zone-tampon entre les secteurs agricoles et les aires protégées.
Mais les avantages sociaux, environnementaux et économiques ne sont pas encore bien identifiés. Les chercheurs du PCP s'appliqueront donc à quantifier, valoriser et développer les produits et services liés aux cultures comme le café ou le cacao dans des systèmes agroforestiers. Il s'agit de trouver des outils performants d'évaluation des services environnementaux et de donner aux organisations paysannes les capacités de gérer ces systèmes pour s'insérer dans les réseaux de commerce équitable, acquérir des labels « verts » et diminuer les coûts des transactions. En partenariat avec tous les acteurs, des stratégies diversifiées de gestion des systèmes agroforestiers seront développées et adaptées à chaque contexte local. L'amélioration concertée des systèmes agroforestiers facilitera la production et les services environnementaux, explique Bruno Rapidel, coordonnateur du projet et chercheur en agronomie et gestion des ressources naturelles au Cirad. Un agriculteur vend au propriétaire d'un barrage hydroélectrique le service que rendent ses parcelles agroforestières, sous réserve de ne pas couper les arbres évitant ainsi l'érosion des sols pendant un nombre fixé d'années. L'environnement du bassin versant est protégé, l'envasement du barrage par les sédiments issus de l'érosion est diminué. C'est l'exemple type d'un service environnemental, ajoute-t-il.
Le cadre partenarial signé aidera au montage de projets participatifs dans un environnement scientifique privilégié.
* Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza (Catie), Cabi, Instituto Centroamericano de Administración de Empresas (Incae), Programa Cooperativo Regional para el Desarrollo Tecnológico de la Caficultura (Promecafe).