Selon l'AFP, EDF a décidé le 6 janvier de suspendre les travaux de construction d'un site de stockage de déchets nucléaires à la centrale du Bugey (Ain) après une décision du tribunal administratif de Lyon d'annuler le permis de construire autorisé sur décret, en avril 2010, par le Premier ministre.
EDF a démarré l'été 2010 la construction d'une installation temporaire sur le site du Bugey. Il s'agit de l'ICEDA (Installation de conditionnement et d'entreposage de déchets activés). Ce site devait être opérationnel début 2014 et permettre de stocker une partie des déchets issus des neuf réacteurs EDF en cours de démantèlement. Soit le réacteur n°1 de la centrale voisine du Bugey ainsi que ceux de Brennillis (Bretagne), Saint-Laurent (Centre), Chinon (Centre), Chooz (Ardennes) et l'ex-Superphénix de Creys-Malville (Rhône-Alpes).
Plainte d'un horticulteur
Le permis de construire a été attaqué par un horticulteur riverain de la centrale, qui utilise l'eau tiède pour tempérer ses serres et refuse de vivre à côté d'un site de déchets nucléaires. A l'audience devant le tribunal le 1er décembre dernier, l'avocat du plaignant avait soutenu que le site du Bugey n'avait pas vocation à recevoir les déchets de déconstruction de neuf réacteurs, estimant qu'il s'agissait d'un changement total du projet.
Le tribunal administratif de Lyon a donné raison à l'horticulteur en jugeant le permis de construire non conforme au plan local d'urbanisme de la commune de Saint-Vulbas (où est implanté le site) qui interdit les occupations du sol "non liées" et "nécessaires" au fonctionnement de la centrale.
Les déchets stockés devaient à terme être déménagés "vers le centre de stockage définitif de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), prévu à l'horizon 2025 par la loi", a indiqué EDF à l'AFP.