"J'ai décidé, conjointement avec le Secrétaire général de la sécurité et de la défense nationale, d'étendre les périmètres des plans particuliers d'intervention autour des centrales nucléaires, de 10 à 20 km", a affirmé Ségolène Royal, ministre de l'Environnement lors de la séance de conclusions des travaux de la Conférence environnementale 2016, mardi 26 avril, également jour du 30e anniversaire de la catastrophe de Tchernoby. "Cette décision correspond aux recommandations des autorités européennes de sûreté et de radioprotection", a-t-elle ajouté.
Le Plan Particulier d'Intervention (PPI), établi sous l'autorité du préfet, définit l'organisation des secours en cas d'accident susceptible d'affecter les populations et/ou l'environnement dans une installation classée. Il a une vocation d'information préventive et d'organisation préventive des secours. En décembre dernier, un décret est revenu sur les dispositions de ces plans, limitant la consultation du public aux cas de création ou de modification substantielle du plan, ou d'évolution notable des risques. Jusqu'à présent, la consultation était obligatoire à chacune des révisions.
"Rappelons que les PPI existants sont loin d'être opérationnels et que les exercices de crise, qui se sont déjà déroulés, se sont révélés de véritables fiascos, a fortiori lorsqu'ils impliquaient d'autres pays, a réagi dans un communiqué le réseau Sortir du nucléaire. Acter l'arrêt de Fessenheim en 2016, décider dès maintenant la fermeture des réacteurs les plus anciens, prévoir une sortie complète du nucléaire et une vraie transition énergétique, telles auraient dû être les annonces d'un gouvernement responsable".
Les Autorités de radioprotection européennes (Herca) et Autorités de sûreté européennes (Wenra) avaient estimé que les dispositions de gestion d'un accident éventuel devaient être préparées, suite à l'accident de Fukushima (1) . Elles préconisaient que l'évacuation des populations soit prévue jusqu'à 5 km autour des centrales nucléaires, et la mise à l'abri et l'ingestion de comprimés d'iode stable jusqu'à 20 km. Elles conseillaient également qu'une stratégie globale soit définie pour être capable d'étendre, si nécessaire, l'évacuation jusqu'à 20 km et la mise à l'abri et l'ingestion de comprimés d'iode stable jusqu'à 100 km.