Neuf associations ont déposé plainte contre EDF suite à un rejet radioactif dépassant les seuils autorisés à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), a annoncé le 28 novembre le réseau Sortir du nucléaire (RSN). Ce rejet gazeux a eu lieu le 19 octobre et a été signalé à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) deux jours plus tard. Les associations "appellent le parquet à enquêter sur les nombreuses questions sans réponse" : Quelle est la cause de ce rejet ? Quel était le niveau de radioactivité dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires lors de l'intervention sur l'installation à l'origine de ce rejet ? Quels ont été les gaz radioactifs rejetés ? Pour quelle raison EDF a-t-elle dissimulé ce rejet si longtemps ?
L'ASN classe l'incident au niveau 0 de l'échelle Ines
Le 19 octobre, EDF a mis en service une installation de traitement des rejets radioactifs issus du circuit primaire du réacteur n°1, explique RSN, précisant qu'"un dysfonctionnement s'est apparemment produit, puisqu'[une heure après la mise en marche], l'alarme indiquant le dépassement du seuil règlementaire de radioactivité à la cheminée de rejet s'est déclenchée". L'installation a été arrêtée, après le rejet de 136 milliards de Becquerels (GBq) dans l'environnement.
"Au vu de l'importance de ce rejet, rien ne permet à EDF d'affirmer que celui-ci n'a eu « aucun impact sur l'environnement »", estiment les ONG. Elles considèrent qu'un dépassement n'est pas à prendre à la légère, notamment parce que "les seuils de rejets, taillés « sur mesure » selon les propositions de l'exploitant, sont fixés en fonction d'un optimum économique et technique, et non de normes sanitaires".
A noter que l'ASN a classé l'incident au niveau 0 de l'échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (Ines) qui compte huit échelons. Elle explique que le rejet a dépassé le seuil de 4 millions de Becquerels par m2 pendant deux minutes, sans toutefois indiquer le niveau atteint. L'Autorité précise que les 136 GBq rejetés représentent 0,3% de l'activité annuelle autorisée par l'arrêté du 18 septembre 2006. Enfin, "l'événement a été déclaré à l'ASN dans les délais réglementaires", indique-t-elle