Cette centrale située sur la commune de Fessenheim (Haut-Rhin) à 23 kilomètres (vol d'oiseau) au nord-est de Mulhouse, en bordure du canal d'Alsace, entre Bâle (40 km en amont) et Strasbourg (100 km en aval), est la plus ancienne centrale actuellement en activité sur le territoire français. Elle possède deux réacteurs nucléaires de 880 MW électriques chacun mis en service en 1978 et sa construction a commencé en 1970. C'est la plus ancienne centrale française en exploitation, avec vingt-neuf ans d'exploitation en 2006.
Réunis en assemblée générale à Bâle, les antinucléaires suisses, allemands et français viennent de mandater leur avocate Corinne Lepage pour déposer des recours devant les autorités françaises et européennes. L'ancienne ministre de l'Environnement devrait demander au ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, de prendre un décret de mise à l'arrêt de la centrale de Fessenheim. Corinne Lepage avancera les risques sismiques et d'inondation et la série d'incidents qui n'ont cessé d'émailler la vie de la centrale. Elle devrait en outre demander à Jean-Louis Borloo que soient effectuées des évaluations des effluents chimiques et radioactifs. En cas d'échec, l'association compte introduire un pourvoi devant le conseil d'Etat. L'APTN envisage également de saisir la Commission européenne d'une plainte pour non-respect de la législation communautaire sur l'eau.
Selon un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire datant de l'an 2000, certaine fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme.
Par ailleurs, l'association Stop Fessenheim a également pour objectif d'obtenir la fermeture et le démantèlement de cette centrale. Récemment nous avons fait une délégation des grand mères auprès de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et nous leur avons posés des questions, explique Nicole Roelens, la présidente de l'association. Les questions : l'Autorité de Sûreté Nucléaire compte-t-elle désormais jouer le jeu de la transparence sur la non conformité de la centrale de Fessenheim avec la loi sur l'eau de 1995 ?, sur la non conformité de la centrale avec la Règle Fondamentale de Sûreté mise à jour en 2001 sur la question sismique ? ou l'ASN est-elle suffisamment indépendante pour préconiser un arrêt définitif qui est refusé par l'exploitant ?
Article publié le 12 septembre 2007