Dans le bras de fer qui oppose Veolia et Suez, un nouvel acteur vient apporter sa contribution : le consortium Ardian et Global Infrastructure Partners (GIP). Les deux sociétés d'investissement ont remis au conseil d'administration de Suez une lettre d'intention de rachat de l'entreprise.
Les deux géants de l'environnement s'affrontent depuis que Veolia a souhaité racheter son concurrent l'été dernier. Pour l'instant, Veolia détient que 29,9 % : ses propositions pour acquérir la totalité du groupe n'ayant pour l'instant pas abouti.
La proposition d'Ardian-GIP se base en partie sur la dernière proposition de Veolia : elle prévoit l'acquisition de la totalité des activités françaises du secteur de l'eau de Suez et celui du recyclage et de la valorisation mais ajoute également plusieurs activités dans le domaine de l'eau et des technologies à l'international.
Autre élément de discussion : le prix proposé correspond à l'équivalent d'une valorisation de 20 € par action contre 18 euros pour Veolia. « Nous avons désormais une solution, soutenue par une nouvelle proposition du Consortium Ardian –GIP, qui permettrait aux deux entreprises de finaliser un accord dans l'intérêt de toutes les parties prenantes, et qui répond aussi aux objectifs fixés par l'État, s'est félicité Philippe Varin, Président du Conseil d'administration de Suez. Dans ce cadre, le Conseil d'administration est prêt à débuter immédiatement les négociations ». Et ce dernier souhaite que les discussions sur la base de cette proposition se finalise vite : il a fixé un ultimatum au 20 avril. Au-delà, Suez compte accélérer la mise en œuvre du plan Suez 2030 et « créer une valeur significativement supérieure à celle l'offre de Veolia ».
La fondation néerlandaise consolidée
Autre coup de pression : l'entreprise a décidé de rendre irrévocable jusqu'en septembre 2024 le dispositif qu'elle a monté pour protéger l'activité eau en France, la fondation néerlandaise. Deux options (1) permettraient néanmoins de la dissoudre.
Veolia ne semble toutefois pas disposé à trouver un accord sur cette base. « Il ne saurait y avoir de discussions avec la direction de Suez : tant qu'un accord n'aura pas été formellement exprimé au préalable par le Conseil d'administration de Suez sur ce périmètre du nouveau Suez proposé par Veolia ; tant que l'entité néerlandaise, qui porte gravement atteinte à l'intérêt social et à la valeur de Suez, n'aura pas été dissoute ;-tant que les cessions précipitées des actifs stratégiques de Suez à l'international n'auront pas été suspendues ;-tant que les procédures judiciaires lancées à l'initiative de Suez n'auront pas été retirées » oppose-t-elle.