Les données scientifiques liant cancer et amiante dans l'eau potable ne sont pas suffisantes pour conclure à un risque accru, indique l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), dans une note (1) publiée début novembre, tout en recommandant de poursuivre les recherches.
Pour rappel, cette revue a été menée à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), et confiée au Comité d'experts spécialisés "Eaux" de l'Anses. Elle a porté sur deux articles scientifiques publiés en 2016 et 2017 par des chercheurs italiens, qui interrogeaient "la possibilité d'un lien entre l'ingestion de fibres d'amiante présentes dans l'eau destinée à la consommation humaine (EDCH), via les canalisations en fibrociment amianté, et le développement de cancer gastro-intestinal".
Pour l'Anses, ces études n'apportent pas d'éléments nouveaux pour conclure sur un lien entre exposition à l'amiante par ingestion et le développement de cancers gastro-intestinaux. Sauf pour ce qui est de l'exposition professionnelle, mais "ces nouvelles études ne permettent toujours pas de conclure sur la part attribuable aux différentes voies d'exposition dans la survenue de ces cancers (…)".
L'Anses recommande donc une revue systématique des études épidémiologiques et expérimentales publiées dans la littérature scientifique et s'autosaisit de ce sujet.
L'étude souligne qu'en France, des analyses ont été menées sur une soixantaine d'échantillons dans les années 90. Elles n'ont pas identifié de contamination. Pour l'heure, il n'existe aucune obligation réglementaire de remplacement des canalisations en fibrociment, et aucune valeur-seuil de fibres d'amiante par litre à ne pas dépasser.