Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La pollution de l'air francilien est restée préoccupante en 2011

Le bilan 2011 d'Airparif montre une pollution chronique et stable. Dans le contexte du contentieux européen relatif aux PM10, les responsables de la surveillance de l'air francilien ont détaillé la stratégie de retour à une qualité correcte.

Risques  |    |  P. Collet
La pollution de l'air francilien est restée préoccupante en 2011

Jeudi 15 mars 2012, Airparif a présenté son rapport sur la qualité de l'air en Ile-de-France en 2011 (1) . Le bilan annuel "n'est pas très différent" de celui des années précédentes, annonce Karine Leger, adjointe au directeur d'Airparif, qui précise les deux points "préoccupants" : la pollution au cœur de l'agglomération et celle à proximité du trafic routier. Une situation qui "plaide pour des mesures chroniques" de réduction des émissions polluantes, juge la spécialiste.

Insatisfaisant

S'agissant du niveau global de la qualité de l'air, Airparif le juge "insatisfaisant". En 2011, "les niveaux de pollution chronique restent globalement stables", malgré des conditions météorologiques "inédites" et "globalement favorables à des niveaux relativement peu élevés de pollution". Ainsi, en 2011 "environ 3 millions de Franciliens étaient potentiellement exposés à des niveaux de pollution qui ne respectaient pas la réglementation".

"Cinq polluants posent toujours problème à des degrés divers dans la région capitale, et ne respectent pas diverses réglementations", constate Airparif. Il s'agit des particules fines (PM10 et PM2,5), du dioxyde d'azote (NO2), de l'ozone (O3) et du Benzène.

Dépassements récurrents des seuils pour les PM

Pour les PM10, "les valeurs limites [ont été] dépassées de manière récurrente", note l'association chargée de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France, précisant que "ce sont environ 2,7 millions d'habitants situés dans l'agglomération et au voisinage de grands axes de circulation qui sont potentiellement concernés par un dépassement de la valeur limite journalière". En l'occurrence, la législation européenne limite à 35 jours par an le nombre des dépassements du seuil journalier règlementaire de 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3).

Avec 35 dépassements, la station urbaine de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) affiche les plus mauvais résultats de l'ensemble des stations de fond. Cependant, elle respecte la législation. A contrario, aucune des 7 stations situées à proximité du trafic ne respecte la norme et le trio des stations dépassant le plus fréquemment le seuil journalier reste inchangé par rapport aux années précédentes : la station de la RN 2 à Pantin (avec 111 jours de dépassement), celle du Boulevard périphérique située à la Porte d'Auteuil (144 jours) et celle de l'A1 à Saint-Denis (164 jours). Des dépassements à proximité du trafic qui atteignent "jusqu'à quatre fois" le seuil réglementaire, précise Karine Leger.

Quant aux PM2,5 les résultats de 2011 sont particulièrement mauvais puisque "l'ensemble des 11,7 millions de Franciliens sont potentiellement concernés en 2011 par le dépassement de l'objectif de qualité", annonce Airparif, précisant que "les teneurs en situation de fond, éloignée des axes de circulation, sont en moyenne 1,5 à 2 fois supérieures à l'objectif, jusqu'à 3 fois en proximité au trafic routier".

Le chalenge du NO2

S'agissant du NO2, qui pourrait faire l'objet d'un contentieux européen, "2011 confirme la stabilité globale des niveaux", même si de "légères baisses ponctuelles liées à une météorologie plus favorable qu'en 2010" ont été constatées en 2011. Airparif estime qu'"au total, environ 3,1 millions de Franciliens sont potentiellement exposés en 2011 au dépassement de la valeur limite annuelle en NO2, dont près de 9 parisiens sur 10".

Concrètement, "la valeur limite est dépassée dans le cœur de l'agglomération, en situation éloignée du trafic" et "à proximité du trafic, sur les axes les plus chargés [soit 1.600 km] les niveaux sont en moyenne deux fois supérieurs à la valeur limite annuelle".

La réduction des concentrations de NO2 sera "vraiment difficile" étant donné le niveau de pollution, analyse Karine Leger, ajoutant que la France est confrontée à "un chalenge". Cela d'autant plus que si les filtres catalysés réduisent les émissions de PM, ils entraînent une hausse des émissions de NO2.

De plus, les pollutions à l'ozone et au NO2 sont liées. Là encore Karine Leger annonce "un contentieux européen à venir sur l'ozone".

Stratégie française

Au-delà des chiffres 2011, le bilan annuel d'Airparif a été l'occasion de revenir sur les poursuites engagées par la Commission européenne à l'encontre de la France devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour non-respect des valeurs limites applicables aux PM10.

Ce contentieux pourrait se conclure en 2014 par une amende et des astreintes journalières chiffrées en "dizaines de millions d'euro", selon Karine Leger. Une hypothèse relativisée par Jean-François Saglio, président d'Airparif qui fait état d'un "débat" en Europe pour substituer aux sanctions prévues par la directive européenne 2008/50/CE, l'engagement des Etats de respecter "un cheminement" vers une bonne qualité de l'air.

Dans ce contexte Airparif a rappelé une des premières mesures prises par l'Etat : pour les PM10, les seuils d'information et d'alerte ont été abaissés à respectivement 50 et 80 µg/m³. En conséquence, alors que 2011 a été marquée par 19 dépassements du seuil d'information, 2012 a déjà enregistré 18 dépassements du seuil d'information et un dépassement du seuil d'alerte. Sur l'ensemble de l'année les dépassements devraient être multipliés par cinq.

Reste que le recours aux seuils d'information et d'alerte est une particularité française puisque les autres pays privilégient "plutôt des actions chroniques", explique Karine Leger, citant les zones de restriction du trafic (Low Emission Zone (LEZ)). Néanmoins, "dans le cadre du contentieux", des mesures de lutte contre la pollution de fond devraient être prises. Ainsi, à l'été 2012, Paris et la communauté d'agglomération Plaine commune (Seine-Saint-Denis) remettront leur projet de Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa), l'équivalent français des LEZ. Entrée en vigueur attendue pour 2013. Autre axe de lutte contre la pollution chronique, la révision du Plan de protection de l'atmosphère (PPA) régional qui devrait être achevé fin 2012.

1. Consulter le document.
http://ftp.airparif.asso.fr/communication/media/bilan-2011-synthese.pdf

Réactions2 réactions à cet article

bonjour,
J'aimerai recevoir des articles sur la pollution atmosphérique et les risques pour la santé.

Fares | 17 avril 2012 à 14h50 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
Si ce n'est déjà le cas, vous pouvez vous abonner à la newsletter d'actu-environnement.com :
https://www.actu-environnement.com/ae/newsletter/inscr_newsletter.php4

Modérateur | 17 avril 2012 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Philippe Collet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager