Au niveau mondial, la production agricole est responsable de 60% de la perte de biodiversité terrestre et de 33% de la dégradation des sols, selon une étude du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).
Et si les industriels de l'agroalimentaire étaient les initiateurs des bonnes pratiques en matière de biodiversité ? C'est sur cette idée qu'un projet de l'Union européenne baptisé Life Biostandard Business et Biodiversité (1) a misé.
Ce projet est amorcé dans le cadre du programme européen de financement Life en juillet 2016 et censé se clôturer en 2020. Life Biostandard a pour objectif d'"intégrer la biodiversité dans les référentiels (labels, marques, cahiers des charges d'approvisionnement) des filières agricoles", selon l'agence de conseil A good for good qui participe au projet. Grâce à une dotation de 4 millions d'euros par an, le dispositif a financé des recherches sur le secteur de l'agro-industrie et l'étude de 50 référentiels, qui a donné lieu à un rapport d'avancement (2) .
Une quinzaine de partenaires de l'industrie agroalimentaire
Suivant son objectif d'impliquer le secteur agroalimentaire, Life BioStandard proposera, dès avril prochain, des sessions de formation aux industriels et aux organismes certificateurs (Afnor, Ecocert, …) sur la manière de sourcer les matières premières et sur l'élaboration des cahiers des charges. "Nous comptons pour l'instant une quinzaine d'entreprises partenaires, parmi lesquelles Nestlé et Mondelez", indique Adrien Weitzman, chargé de projet chez A good for good. Un guide pratique (3) à destination des industriels et des rapports préconisant des recommandations sont disponibles.
Du côté des producteurs, 50 fermes tests ont été mises en place en Europe (Allemagne, Espagne, France et Portugal) de cultures différentes. Elles ont testé les outils mis à leur disposition par le projet européen : arbres de décision, fiches techniques thématisées et outils partagés de mesure de la performance notamment. Les résultats seront disponibles au cours de l'année. Des formations seront aussi proposées aux agriculteurs et aux responsables de coopératives.